Dans une séquence vidéo diffusée sur Telegram par le 225e régiment d’assaut ukrainien, et relayée par le site Newsweek, des blindés ont été immortalisés en pleine traversée des fortifications russes surnommées « dents de dragon« , sans rencontrer aucune difficulté. Ces structures pyramidales en béton armé, censées stopper toute progression des véhicules ennemis, parsèment la région russe de Belgorod, frontalière de l’Ukraine. Mais l’efficacité de ces lignes défensives est désormais remise en cause avec cette vidéo montrant des chars ukrainiens roulant littéralement dessus ou contournant les obstacles avec une aisance déconcertante.

Certains analystes militaires estiment que Moscou essuie un camouflet après avoir investi plus de 10 milliards de roubles, soit environ 88 millions d’euros, dans l’installation de ces barrières.

Les grandes dates de la guerre en Ukraine

Un dispositif utilisé depuis la Seconde Guerre mondiale

L’origine de ces « dents de dragon » remonte à la Seconde Guerre mondiale. Ces blocs pyramidaux étaient alors utilisés pour ralentir ou dévier les chars ennemis. Seulement, ces barricades ne sont efficaces que si elles sont intégrées dans un système défensif plus large. Or, selon les militaires ukrainiens les ayant esquivées sans peine, celles positionnées autour de Belgorod n’ont pas été suffisamment consolidées et surveillées par l’armée de Vladimir Poutine.

À la suite de l’incursion filmée, « ils ont renforcé toutes les frontières pour éviter une nouvelle percée », indique le message posté sur Telegram.

Zelensky confirme la présence de son armée sur le sol russe

Jusqu’à présent, l’Ukraine évitait d’admettre officiellement la présence de ses troupes sur le sol russe. Mais lundi 7 avril, le président Volodymyr Zelensky a confirmé pour la première fois que des opérations ukrainiennes étaient en cours dans la région de Belgorod. « Nous continuons à mener des actions actives dans les zones frontalières du territoire ennemi, et c’est absolument juste. Le conflit doit revenir là où il a commencé », a-t-il déclaré dans son allocution vidéo quotidienne. Cette reconnaissance publique change la donne et assume une posture plus offensive, qui ne se limite plus à la défense de son territoire.

Cette avancée majeure ne signifie toutefois pas un relâchement sur les autres fronts. Bien au contraire. Volodymyr Zelensky a averti que le Kremlin préparait une nouvelle offensive d’ampleur, attendue pour le printemps dans les oblasts de Kharkiv et Soumy, au nord-est du pays. « Nous devons regarder la situation les yeux grands ouverts », a-t-il déclaré dans une interview accordée au Figaro. Le président ukrainien a affirmé que cette offensive était en préparation depuis des mois, mais que les actions de Kiev en territoire russe avaient contribué à en retarder le lancement.