La magnitude du tremblement de terre est de 8,8, un chiffre qui place cet événement parmi les six plus puissants jamais enregistrés à l’échelle mondiale.
Dans la nuit du 30 juillet, un séisme d’une puissance exceptionnelle a secoué la péninsule du Kamtchatka, dans l’Extrême-Orient russe. Selon les dernières données fournies par l’Institut américain de géophysique (USGS), la magnitude de ce tremblement de terre a été réévaluée à 8,8, plaçant cet événement parmi les six plus puissants jamais enregistrés sur la planète. Il est survenu à 23h25 GMT, à une profondeur de 20,7 kilomètres, à environ 126 km de Petropavlovsk-Kamtchatski, la capitale de la région.
En quelques minutes, les réseaux mondiaux de surveillance sismique ont confirmé l’ampleur du phénomène. Dans une région peu densément peuplée, mais hautement surveillée par les sismologues, ce séisme, d’une ampleur inédite dans cette région depuis 1952, a fait entrer le Kamtchatka dans le cercle restreint des zones ayant connu les tremblements de terre les plus violents de l’histoire. Ce chiffre de 8,8 place le Kamtchatka au même niveau que des séismes historiques, tels que celui d’Esmeraldas, en Équateur, en 1906, et celui de Biobío, au Chili, en 2010, qui avaient également atteint la même magnitude.
Le tremblement de terre de cette nuit est le plus puissant observé depuis le cataclysme de Tohoku, au Japon, en 2011, qui avait frappé la côte nippone avec une magnitude de 9,1, entraînant un tsunami dévastateur et un accident nucléaire à Fukushima.
La péninsule du Kamtchatka, langue de terre longue de 1 250 kilomètres, est située à la jonction des plaques tectoniques du Pacifique et de l’Amérique du Nord. Une intersection instable qui en fait l’un des territoires les plus actifs et les plus surveillés de la planète sur le plan sismique et volcanique.
À l’échelle mondiale, seuls cinq séismes enregistrés depuis un siècle ont surpassé celui de cette nuit.
1. Chili – 1960, Biobío (Magnitude 9,5)
Le 22 mai 1960, le sud du Chili est frappé par le plus violent séisme jamais mesuré. Le tsunami généré traverse tout le Pacifique, atteignant Hawaï et le Japon. Bilan : plus de 2000 morts, deux millions de sans-abri. À Valdivia, certaines zones s’enfoncent de plusieurs mètres.
2. Alaska – 1964, Prince William Sound (Magnitude 9,2)
Le 27 mars, l’Alaska tremble pendant plus de quatre minutes. Le relief est bouleversé, certaines zones s’élèvent ou s’effondrent. Le séisme, bien que peu meurtrier (131 morts), modifie durablement la topographie de la région.
3. Japon – 2011, Tōhoku (Magnitude 9,1)
Le 11 mars 2011, le nord-est du Japon est ravagé par un séisme suivi d’un tsunami dévastateur. Plus de 18 000 morts et disparus, la centrale nucléaire de Fukushima est submergée, le traumatisme est international.
4. Indonésie – 2004, Sumatra (Magnitude 9,1)
Le 26 décembre, un séisme au large de Sumatra provoque un tsunami qui frappe de plein fouet 14 pays riverains de l’océan Indien. Environ 230.000 morts. L’événement déclenche une révolution dans les systèmes d’alerte aux tsunamis.
5. Russie – 1952, Kamtchatka (Magnitude 9,0)
Déjà en 1952, la même péninsule russe est secouée par un séisme majeur. Moins meurtrier du fait de l’isolement géographique, il engendre toutefois un tsunami qui atteint les côtes d’Hawaï. L’histoire semble se répéter, soixante-dix ans plus tard.