La rivalité entre Valentino Rossi et Marc Marquez a
façonné toute une génération de MotoGP : des duels d’anthologie,
des polémiques enflammées, des tensions palpables dans le paddock.
Pourtant, pour Franco Morbidelli, ces deux légendes ne sont pas
seulement des icônes – elles sont des piliers de sa carrière et,
dans le cas de Marquez, des héros dans l’ombre.
Morbidelli est l’un des tout premiers talents
issus de la VR46 Académie, le projet ambitieux de
Rossi pour former la relève italienne. Lancé dans
le grand bain du Moto2 en 2013, il n’avait que 18 ans quand
Rossi a décidé de le prendre sous son aile.
« J’étais très jeune, j’avais 18 ans, et Vale m’a
donné une leçon de vie : quand quelqu’un galère, il faut
lui tendre la main. Je lui serai toujours
reconnaissant », confie Morbidelli
dans une interview à
GPOne.
Le pari de Rossi paie : en 2017,
Morbidelli devient le premier champion du monde
VR46, décrochant le titre Moto2 avec Marc VDS. L’année suivante, il
grimpe en MotoGP avec la même structure, devenant le premier
protégé de Rossi à atteindre l’élite.
Sa saison 2020 reste légendaire : avec une
Yamaha satellite vieillissante,
Morbidelli remporte trois Grands Prix et termine
vice-champion derrière Joan Mir, dans un
championnat écourté par la pandémie.
Cinq ans plus tard, la boucle est bouclée :
Morbidelli rejoint l’équipe VR46 Racing de Rossi
en 2025, aux côtés de Fabio Di Giannantonio.
Franco Morbidelli :
« Marc Marquez a desserré la sangle de mon casque, je lui
dois énormément »
Mais si Rossi a façonné sa carrière, c’est
Marc Marquez – pourtant le plus grand rival du
« Doctor » – qui a marqué la vie de
Morbidelli d’une manière encore plus
personnelle.
Début 2024, alors qu’il venait de signer chez Pramac
Ducati pour relancer sa carrière,
Morbidelli est victime d’un grave accident lors
d’un entraînement avec une machine sportive de série à Portimão.
Inconscient dans le gravier, il doit son salut à l’intervention
rapide des frères Marquez, présents sur la piste
ce jour-là.
« Je ne me souviens de rien… Marc est venu directement vers
moi, il a desserré la sangle de mon casque et j’ai pu
reprendre mon souffle », raconte
Morbidelli. « Si je n’avais pas pu
respirer à ce moment-là, les séquelles auraient été
terribles. Je lui dois énormément. »
Cet épisode a laissé une trace durable : « tout cela m’a
fait réfléchir. On ne peut pas se permettre d’erreurs de ce
genre. »
Dans un sport où la rivalité
Rossi-Marquez a parfois frôlé l’hostilité,
l’histoire de Morbidelli met en lumière une vérité
simple : au-delà des casques et des chronos, il y a des hommes,
capables de respect et d’entraide.