Une plainte contre X, notamment pour détournement de biens publics, a été déposée à cette fin devant le parquet national financier (PNF) par l’Association AC!! Anticorruption.
Une plainte notamment pour détournement de biens publics a été adressée au parquet national financier (PNF) par l’association AC!! Anticorruption, afin d’obtenir la centralisation des récentes procédures financières concernant le Rassemblement national (RN), a annoncé mercredi 30 juillet son avocat Jérôme Karsenti.
La plainte, consultée par l’AFP, a été déposée contre X pour détournement de biens publics, favoritisme, prise illégale d’intérêts ainsi que complicité et recel de ces infractions. «Cette plainte a pour objet de démontrer le caractère systémique du détournement de la loi pour accroître la richesse du RN et permettre par tous les moyens d’accéder au pouvoir, y compris avec des moyens illégaux», a commenté auprès de l’AFP Jérôme Karsenti.
Dans sa plainte, AC!! Anticorruption dénonce entre autres la responsabilité du milliardaire Pierre-Édouard Stérin, de Marine Le Pen, ancienne présidente du RN et députée, de Jordan Bardella, de Stéphane Ravier, sénateur et candidat à Marseille en 2020 et de Thierry Mariani, candidat aux régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2021.
L’association accuse dans sa plainte le milliardaire d’avoir «élaboré un plan stratégique afin de favoriser, notamment par des moyens financiers conséquents, l’accession du RN au pouvoir à tous les échelons». Un «système» que Marine Le Pen et Jordan Bardella «ne pouvaient ignorer», selon AC!! Anticorruption. «La saisine du PNF s’inscrit dans cette dimension, à savoir centraliser en un seul parquet l’ensemble des pratiques du RN», a-t-il déclaré.
Le RN visé par plusieurs plaintes
À Paris, des juges d’instruction se penchent depuis juillet 2024 sur des soupçons de financement illégal des campagnes législative et présidentielle en 2022 et européenne en 2024. Le siège du RN a été perquisitionné le 9 juillet dans cette affaire qui concerne un système de prêts personnels. «Tout sera mis en œuvre pour nous empêcher d’accéder au pouvoir», s’était insurgé le président du parti d’extrême droite Jordan Bardella, dénonçant un «acharnement judiciaire» et assurant que les prêts étaient «parfaitement légaux».
Une autre enquête est menée à Marseille depuis 2021 sur le financement des dernières campagnes municipales et régionales de candidats RN dans plusieurs villes et régions. Dans le cadre de cette procédure qui porte sur des prêts atteignant 1,8 million d’euros, le milliardaire ultra-conservateur Pierre-Édouard Stérin a été entendu en tant que suspect libre en juin.
Enfin, début juillet, le parquet européen a annoncé l’ouverture d’une enquête sur l’ancien groupe Identité et Démocratie (ID), auquel appartenait le RN, soupçonné d’avoir «indûment dépensé» plus de 4,3 millions d’euros entre 2019 et 2024.