L’économie allemande a replongé au deuxième trimestre après une hausse du PIB en début d’année, selon une première estimation publiée ce mercredi 30 juillet. Un mauvais signe pour le pays qui espère se sortir de deux années de récession consécutives.

Coup dur pour l’Allemagne. Après une hausse en début d’année, le PIB a replongé au second trimestre, d’après une première estimation publiée ce mercredi 30 juillet. Un mauvais signe pour le pays qui espère se sortir de deux années de récession consécutives.

Entre avril et juin, le Produit intérieur brut allemand a en effet reculé de 0,1% selon l’institut Destatis, tandis que les analystes de la plateforme Factset et de la Bundesbank s’attendaient à une stagnation. La croissance du premier trimestre a aussi été revue à la baisse, passant de 0,4% à 0,3%.

Les effets d’anticipation des droits de douane américains, qui avaient dopé l’activité au premier trimestre, semblent avoir disparu. Ainsi, le PIB allemand, apathique depuis plusieurs années en raison d’une crise industrielle et de son modèle exportateur, retrouve de facto son niveau pré-Covid, selon le cabinet Capital Economics.

« Après quelques bons chiffres, c’est donc à nouveau une déception pour l’économie allemande », estime Jens-Oliver Niklasch de la banque LBBW. Il ajoute que les barrières commerciales érigées par les Etats-Unis, premier partenaire commercial de l’Allemagne, « ont probablement fait des ravages », bien que la première estimation de Destatis ne soit pas explicite. « Cela ne signifie pas pour autant que la reprise soit compromise », nuance Geraldine Dany-Knedlik de l’institut DIW.

Les droits de douane de Trump causeront des « dommages importants »

Elle relève une embellie du climat des affaires et de la production dans le secteur manufacturier, tandis que l’accord entre Bruxelles et Washington apportera une « plus grande sécurité de planification ». L’UE et les États-Unis se sont mis d’accord sur des droits de douane de 15% sur les importations européennes, avec des exemptions à venir pour certains secteurs.

Ces surtaxes causeront des « dommages importants » à l’économie allemande très dépendante des exportations, a reconnu lundi le chancelier Friedrich Merz Mardi, le Fonds Monétaire international a indiqué s’attendre à une hausse du PIB de 0,1% en Allemagne, contre une stagnation auparavant, estimant que l’économie mondiale résistera mieux que prévu aux conflits commerciaux.

Mais cette prévision ne tient pas en compte l’accord douanier de la semaine dernière, de même que celle du gouvernement allemand qui table sur une stagnation de l’économie en 2025. La crise de l’industrie allemande, entre prix de l’énergie élevé et perte de terrain face aux concurrents chinois est un défi majeur pour le gouvernement de Friedrich Merz, entré en fonction début mai.

Le chancelier compte sur un effort budgétaire conséquent pour relancer l’économie, avec une enveloppe de plusieurs centaines de milliards d’euros destinée à moderniser la défense et les infrastructures, dont les effets devraient se faire sentir sur la croissance en 2026.

Croissance meilleure qu’attendu en France

Sur la même période, la croissance économique française crée aussi la surprise, atteignant 0,3% au deuxième trimestre. Tiré par les stcoks et un léger rebond de la consommation des ménages selon l’Insee, le PIB français est donc meilleur qu’anticipé, l’Institut national de la statistique tablant initialement sur uen croissance de 0,2% après +0,1% au premier trimestre.