Alors que Kimi Antonelli vit ces dernières semaines des épreuves compliquées, les choses ne se sont pas arrangées sur le difficile circuit de Spa-Francorchamps. Dix-neuvième en qualifications sprint, 17e à l’arrivée de la course courte, de nouveau 19e en qualifications principales, puis 16e à l’arrivée du Grand Prix de Belgique… le week-end de l’Italien a rapidement tourné au cauchemar.
Interrogé sur les raisons de ses difficultés, le jeune pilote a surtout expliqué avoir perdu toute confiance en la voiture, notamment en qualifications. « Je pense que, côté pilotage, c’était mieux sur cette course. Je dois juste continuer à travailler pour les qualifications », a-t-il déclaré après l’arrivée, dimanche. « Pendant les quelques tours où j’étais dans l’air libre, j’ai clairement pris beaucoup plus de plaisir. Ensuite, être coincé… c’est assez frustrant parce qu’on ne peut pas vraiment libérer son véritable rythme. »
« Quand j’étais dans l’air libre, j’ai fait le [meilleur] tour, puis une fois bloqué, j’étais soudainement deux secondes plus lent. C’était compliqué, mais je pense que je ne devrais pas partir d’aussi loin. Je pense que je dois travailler sur mes qualifs et retrouver la confiance dans la voiture pour pouvoir partir plus devant. Quand on part devant, c’est un peu différent. »
Kimi Antonelli (Mercedes)
Photo de: Sam Bagnall / Sutton Images via Getty Images
Les difficultés d’Antonelli remontent au Grand Prix d’Émilie-Romagne, véritable dérapage dans les résultats de Mercedes. Depuis Imola, les performances des Flèches d’argent ont nettement baissé et celles du jeune Italien en qualifications ont vacillé. Alors qu’il cumulait quatre qualifications dans le top 6 et cinq apparitions en Q3 lors des six premières courses de la saison, le rookie n’a retrouvé le top 6 sur la grille qu’à deux reprises et a atteint la Q3 quatre fois lors des sept dernières manches.
George Russell a indiqué que l’équipe allemande allait se réunir cette semaine pour tenter de recadrer le tir avant la pause estivale et éventuellement revenir à une spécification de voiture utilisée plus tôt dans l’année. Andrew Shovlin, le directeur de l’ingénierie en piste de Mercedes, a évoqué une démarche similaire alors qu’une réaction immédiate semble nécessaire du côté de Brackley.
« Même si l’on ignore complètement les chronos, si l’on ignore les points que nous ne marquons plus, comme c’était le cas plus tôt dans l’année, et que l’on se concentre uniquement sur ce que les pilotes nous disent au sujet de la voiture, ils nous disent que la voiture d’aujourd’hui, et celle des dernières courses en général, souffre d’instabilité au freinage à haute vitesse, et dans les virages rapides, d’une manière qui n’existait pas en début de saison », a expliqué Shovlin.
« Au début de l’année, c’était une voiture relativement facile à régler, relativement simple à ajuster en qualifications pour qu’elle soit performante. Ce n’était pas suffisant pour être compétitifs au championnat, mais c’était bien plus facile à gérer que la voiture avec laquelle nous devons composer aujourd’hui. »
Kimi n’a pas cette expérience sur laquelle s’appuyer, et c’est probablement pour cela que vous avez constaté un léger changement dans ses résultats récemment.
George Russell et Kimi Antonelli dans le paddock du GP de Belgique.
Photo de: Zak Mauger / LAT Images via Getty Images
L’ingénieur britannique a expliqué que les déboires d’Antonelli étaient liés à des « changements apportés à la voiture » plus tôt dans l’année, probablement autour du GP d’Émilie-Romagne, et que ces difficultés n’atteignaient pas seulement l’Italien, mais aussi son coéquipier George Russell. Cependant, avec sa grande expérience en F1 et ayant notamment piloté des monoplaces assez capricieuses dans sa carrière, Russell parvient à mieux contourner les difficultés de la W16.
« Je pense que ce que vous avez vu lors des dernières qualifications, c’est que George s’appuie sur ses nombreuses années d’expérience en F1 pour essayer de tirer le meilleur parti d’une voiture difficile », a expliqué Shovlin. « Kimi n’a pas cette expérience sur laquelle s’appuyer, et c’est probablement pour cela que vous avez constaté un léger changement dans ses résultats récemment. »
« Mais encore une fois, cela revient au fait que nous devons résoudre ce problème, car il reste encore beaucoup de chemin à parcourir cette année. Il est très probable que ce soit lié à un changement que nous avons apporté à la voiture, et nous devons revenir à une base de réglages où tout fonctionne de façon plus normale. »
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« Kimi a connu quelques week-ends difficiles, mais il reçoit beaucoup de soutien technique de Bono [Peter Bonnington, son ingénieur de course, ndlr] et des ingénieurs de son côté du garage. En tant qu’équipe, nous sommes bien conscients que ce sur quoi nous devons nous concentrer, ce sont les faiblesses de la voiture, pas simplement les éléments avec lesquels Kimi a du mal. »
« Et comme je l’ai dit, le fait est que George s’appuie sur toute son expérience, une grande partie ayant été acquise avec des voitures difficiles à piloter, pour réussir ses tours de qualification. Nous trouvons pas mal de temps durant les séances. C’est simplement parce que George apprend à reconnaître quand il peut faire confiance à la voiture et s’y appuyer, mais il n’obtient pas encore cette sensation naturellement. »
Un soutien à toute épreuve
Kimi Antonelli (Mercedes)
Photo de: Sam Bloxham / Motorsport Images
Malgré les récents résultats d’Antonelli, Shovlin a affirmé le soutien sans détour de Mercedes à l’égard du jeune pilote. Il affirme que, bien que l’équipe doive se concentrer sur les soucis généraux de la voiture et pas seulement ceux qui dérangent le rookie, rendre la W16 moins problématique devrait permettre une nette amélioration dans les performances de l’Italien.
« Kimi est sur une courbe d’apprentissage abrupte et il va continuer à progresser en tant que pilote », a-t-il ajouté. « Le fait que ses performances initiales aient été meilleures qu’aujourd’hui vient presque certainement du fait que la voiture est moins compétitive, et cela se reflète aussi dans les résultats de George. »
« Nous avons déjà vu cela de nombreuses fois. Quand un jeune pilote arrive dans une très bonne voiture, il peut souvent impressionner très vite. Quand un jeune pilote arrive dans une voiture difficile, c’est très compliqué d’y arriver semaine après semaine. Nous avons vu suffisamment de choses de la part de Kimi pour savoir qu’il a énormément de talent. Mais ce qui aidera George aidera aussi Kimi, et cela aidera probablement Kimi encore plus. »
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