• Afin de limiter la consommation d’alcool dans l’espace public, la mairie de Nancy teste depuis la mi-juillet une mesure radicale.
  • Elle demande aux enseignes du centre-ville de ne plus vendre de bières fortes à l’unité.
  • Une décision qui divise commerçants et habitants.

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Le 13H

Pour lutter contre l’abus d’alcool et les incivilités qui vont avec, la mairie de Nancy avait limité en 2024 la vente de produits alcoolisés dans certains quartiers du centre-ville. En vain. Elle a donc décidé depuis la mi-juillet de tenter une expérience inédite. Et cette fois, elle vise un certain type de boissons en particulier. « Le produit qui est aujourd’hui le plus générateur de troubles à l’ordre public, c’est la bière forte. Donc plus de 6 degrés, moins de 3 euros, souvent vendue à l’unité dans tout type de contenant », détaille le maire Matthieu Klein dans le reportage ci-dessus. Et de préciser : « Il s’agit de retirer tout simplement ce produit de la vente pendant une expérimentation de six mois ». 

Je pense que pouvoir débanaliser ce type de consommation, ça peut être qu’une bonne chose.

Une riveraine

Une charte a donc été proposée aux 52 points de vente d’alcool de Nancy. Certains ont accepté. Ils ont déstocké les boissons concernées malgré le manque à gagner. « C’est du 500-600 euros par mois, je pense », souligne un commerçant, sous couvert d’anonymat. D’autres ont refusé pour la même raison. L’un d’eux estime que s’il signe cette charte, il va « se tirer une balle dans le pied ». Au final, aucun commerçant concerné n’a souhaité s’exprimer face à la caméra de TF1. 

Le sujet est sensible, car il divise aussi les habitants du centre-ville de Nancy. Une mère de famille semble, elle, satisfaite. « Ah bah oui, je travaille juste à côté, donc il y a souvent des résidus dans les rues, donc ça fera un peu plus de propreté », lance-t-elle. Un jeune homme trouve en revanche que « ce n’est pas très déterminant pour la lutte de ce problème ». Ce que désapprouve une jeune femme. « Quand on voit le taux de mortalité en France et le taux de violences qui sont engendrées par l’alcool, je pense que pouvoir débanaliser ce type de consommation, ça peut être qu’une bonne chose », affirme-t-elle. 

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La rédaction de TF1info | Reportage : Vincent DIETSCH et Vincent RUCKLY