Le tourisme intérieur et l’engouement grandissant pour le golf «sauvent» la saison au Québec après un printemps exécrable, selon plusieurs directeurs généraux de clubs de la province.
La saison 2025 n’aurait pas pu commencer de pire manière, alors que les caprices de Dame Nature ont complètement gâché l’ouverture des verts.
Le président de l’Association des clubs de golf du Québec (ACGQ), Martin Ducharme, n’avait pas mâché ses mots en entrevue en juin dernier. Il avait qualifié les mois d’avril et de mai de «catastrophe». Alors très pessimiste quant aux résultats de l’année en cours, il s’est depuis ravisé.
«C’est un virage complet en juin et juillet. Vraiment, je n’y croyais pas, mais les clubs ont majoritairement réussi à rattraper le retard qu’ils avaient accumulé au printemps», constate-t-il.
Le directeur général du Club de golf Belœil, Benoit Laroche, n’est pas surpris de voir que l’industrie a réussi à renflouer les coffres malgré une ouverture tombée littéralement à l’eau.
Œuvrant dans le milieu depuis 20 ans, il peine à croire au retournement de situation qu’on observe dans le golf québécois en général depuis la pandémie.
«C’est le jour et la nuit. On voyait une industrie qui n’allait un peu nulle part et qui avait de la difficulté à attirer des joueurs et du jour au lendemain, ç’a complètement explosé. Si [les clubs de golf étaient] cotés en Bourse, on serait tous millionnaires présentement», image-t-il.
Restés au Québec
D’après les échos qui sont parvenus aux oreilles du président de l’ACGQ, le fait que les Québécois boudent les États-Unis pour leurs vacances joue un rôle majeur sur les verts, particulièrement dans les clubs publics.
«Les dollars vacances sont dépensés dans nos régions. On observe une augmentation marquée dans l’intérêt pour les forfaits repas et golf dans nos clubs», fait valoir M. Ducharme.
Records de fermetures en raison de la pluie
La seule part d’ombre au tableau: dans bien des régions, des clubs de golf ont déjà battu des records annuels du nombre de journées de fermeture en raison de pluies diluviennes.
«Il y a eu d’importantes précipitations, particulièrement dans la région de Québec, au Saguenay–Lac-Saint-Jean et également en Montérégie», précise Martin Ducharme.
Le Club de golf de Lévis a déjà dû s’avouer vaincu face aux intempéries à 10 occasions cette année: un record absolu.
Le directeur général du Club de golf de Lévis, Serge Boucher.
Photo Stevens LeBlanc
«On n’a jamais vu ça des 50-60 millimètres tombés en une heure. Le terrain ne peut pas absorber tout ça rapidement. Il va falloir trouver des solutions parce que ça va continuer dans les prochaines années», fait valoir le directeur général du Club de golf de Lévis, Serge Boucher.
Aux yeux de Martin Ducharme, le «nerf de la guerre» pour l’avenir du golf au Québec sera de s’adapter aux changements climatiques en améliorant les systèmes de drainage.
«On a du personnel qualifié qui travaille très fort pour rendre les terrains praticables, mais ils ne font pas de miracles. Les surintendants vont s’habituer aux nouvelles réalités et réagir en conséquence.»
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