Par
Lou Batteux
Publié le
30 juil. 2025 à 13h03
« Et ça continue ! ». Mercredi 16 juillet, un détenu a tenté d’étrangler un gradé au Centre pénitentiaire pour hommes de Rennes-Vezin (CPRV). Jeudi 24 juillet, un autre détenu a asséné un coup de poing au visage d’un agent pénitentiaire. Et ce lundi 28 juillet, une nouvelle agression est survenue. Un prisonnier, lui aussi « connu pour son instabilité mentale », s’en est pris à un surveillant, l’envoyant à l’hôpital.
Face à ces violences à répétition, le syndicat FO-Justice « a immédiatement appelé à un débrayage » mardi 29 juillet, dès 7h, ce qui a « fortement ralenti le fonctionnement de l’établissement pendant toute la matinée ».
L’augmentation des profils psychiatriques dans l’établissement devient réellement « ingérable » pour le personnel, témoignait Florian Adam, secrétaire local FO-Justice, quelques jours plus tôt auprès d’actu Rennes. Pourtant, ce dernier indique qu’il « n’a cessé d’alerter sur les risques de tels profils ».
Un coup de poing au menton et deux points de suture
Lundi 28 juillet, vers 14h45, les agents pénitentiaires du CPRV sortent un détenu de sa cellule dans le cadre d’une extraction judiciaire. Celui-ci est « connu pour son instabilité mentale », selon le FO-Justice. Il s’amuse régulièrement « à se recouvrir le visage de dentifrice pour simuler une barbe », dans une cellule « d’une saleté extrême, à l’image de son occupant », relève le syndicat.
Lors de sa sortie, l’individu profite du mouvement général pour tenter de se mêler aux autres détenus. Il est rapidement intercepté par des agents vigilants. Alors qu’il est ensuite escorté par un surveillant jusqu’à la grille d’accès de la maison d’arrêt, il tente de « subtiliser une cigarette à un autre détenu ».
Le surveillant intervient alors en « repoussant l’individu du plat de la main pour prévenir tout incident ». C’est à ce moment-là que le détenu se retourne « brutalement » et lui porte un coup de poing au menton. Suite au choc, l’agent « s’effondre au sol, KO ». Le détenu est par la suite maîtrisé par des renforts et emmené au quartier disciplinaire.
Accompagné à l’Unité Sanitaire (l’infirmerie de l’établissement), le surveillant a subi « deux points de suture au menton avant d’être emmené à l’hôpital par les pompiers ». Il ne quittera l’établissement de soins que vers 21h.
Un personnel « dépassé et fatigué »
Suite à ces phénomènes de violence répétés, le bureau local FO-Justice se dit « dépassé et fatigué ». Il dénonce l’inaction de l’administration qui « continue de laisser ces profils dangereux déambuler au milieu des autres ».
Le bureau local FO exige le transfert immédiat de ce type de profils vers des unités spécialisées. Il ne s’agit plus de simples incidents isolés, mais d’un système qui craque de partout pendant que l’administration détourne le regard.
Le bureau local FO Justice du centre pénitentiaire de Rennes-Vezin
Les membres du bureau exigent donc une « sanction exemplaire contre l’agresseur ».
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