Ce matin, nous nous intéressons aux femmes enceintes et aux bébés qui sont, avec les personnes âgées, les plus vulnérables en cette période estivale.

Si vous êtes enceinte, vous avez peut-être les jambes lourdes, des douleurs pelviennes qui rendent la marche difficile ou vous êtes tout simplement angoissée face à la perspective de l’accouchement ?

Si vous êtes de jeunes parents, vous vous demandez peut-être s’il faut allaiter votre bébé ou non, s’il faut le coucher sur le dos ou sur le ventre comme le recommande votre grand-mère, et si vous redormirez un jour plus de 3 h d’affilée… On s’intéresse aux principales préoccupations des futurs et jeunes parents, un petit point sur les premiers mois avec bébé. Tout ce qu’il faut faire ou pas.

Avec

  • Charline Gayault, sage-femme
  • Jules Fougères, pédiatre urgentiste au CHU de Rouen
  • Aurélie Callet, psychologue pour enfants, fondatrice de « Kids and Family »
  • Avec le témoignage de Roza Bursztein, enceinte de six mois. L’humoriste jouait son spectacle « Dédoublée » jusqu’à la fin juillet où elle a enchainé six dates à Avignon. Dans son spectacle, elle se rapporte très souvent à sa grossesse pour sensibiliser le public sur la question, pouvoir en rire et libérer la parole sur les non-dits autour de cette période, et de totalement décomplexer les phénomènes qui y sont liés en d’adressant notamment aux futurs papas.

Les défis de la grossesse durant l’été

Vivre une grossesse durant l’été présente des particularités qui peuvent intensifier les maux habituels de la future maman. Charline Gayault, sage-femme, explique pourquoi cette saison demande une vigilance accrue : « Si on combine les deux, grossesse et été, ça majore des signes qu’on a déjà pendant la grossesse. Des jambes qui gonflent encore plus, des nuits qui sont encore moins reposantes, avec un besoin de s’hydrater encore plus important. La chaleur peut également être un facteur de risque, accentuant les malaises vagaux et le risque de coups de chaleur, car les vaisseaux sont plus relâchés et les besoins hydriques augmentent. Il est donc crucial d’être vigilant, de bien d’hydrater, de rester actif et d’écouter attentivement les signaux de votre corps ».

La grossesse comme la parentalité, c’est une aventure à trois

La grossesse n’est pas seulement l’affaire de la future maman ; elle est une construction commune où le futur papa a un rôle essentiel à jouer. Aurélie Calais, psychologue, insiste sur l’importance de l’implication active de papa : « Ce qui est important, c’est d’essayer de se rendre disponible pour tous les rendez-vous médicaux, les échographies, s’impliquer à la maison, profiter des moments de partage en optant pourquoi pas pour des séances d’haptonomie, de communication pré-partum avec le bébé ». Ces moments partagés, basés sur le toucher et le lien à trois, renforcent la connexion familiale dès la grossesse.

Le mythe du parent parfait n’existe pas

Dans une société où la performance est omniprésente, la pression d’être un « bon parent » peut générer un profond mal-être chez les jeunes parents. Aurélie Callet rappelle une vérité fondamentale : « Pour votre bébé, vous êtes le parent parfait pour lui, avec vos imperfections, avec vos doutes. Vous apprenez avec votre enfant à devenir parent ». Charline Gayault ajoute que l’impression de ne pas y arriver est très courante, mais que « la parentalité est un processus d’apprentissage et de progression continue. Il est essentiel de se faire confiance et de comprendre que la perfection n’existe pas ».

Le sommeil de bébé

C’est la préoccupation majeure pour de nombreux jeunes parents. Le Docteur Jules Fougère apporte des précisions sur ce sujet souvent source d’inquiétudes : « Il faut savoir qu’un bébé, dans le premier mois, dort tout le temps. Les phases d’éveil durent 30 à 60 minutes, ça dort vraiment beaucoup, mais ça a besoin de manger aussi régulièrement et entre autres, la nuit. Ainsi, les réveils nocturnes pour se nourrir sont normaux jusqu’à 4 à 6 mois, et la régularité des nuits reste imprévisible. » Aurélie Calais souligne également l’importance de faire confiance à « son instinct de parent » pour détecter d’éventuels freins physiques au sommeil, comme un reflux.

Allaitement ou biberon : un choix personnel et éclairé

Aurélie Callet insiste sur l’importance d’une information complète pour faire le meilleur choix possible, en fonction de ce que maman préfère : « Il faut le choisir, mais pour choisir, il faut avoir une information complète pour faire un choix éclairé ». Elle souligne que cette information n’est pas toujours facile à obtenir et qu’il faut se renseigner, notamment auprès de sages-femmes ou de consultants en lactation, « pour contrer les injonctions et les remarques de l’entourage. L’essentiel est de s’écouter et de prendre une décision qui correspond à vos besoins et à ceux de votre bébé. »

Baby blues et post-partum : distinguer l’émotion de la détresse

Les émotions intenses qui suivent l’accouchement sont fréquentes et variées. Charline Gayault aborde deux phénomènes souvent confondus : le baby blues et la dépression post-partum. Elle explique que le baby blues est « un phénomène tout à fait normal et extrêmement fréquent qui touche 70 % des femmes qui viennent d’accoucher ». Il se manifeste par des pleurs et des doutes transitoires entre le 2e et le 7e jour après l’accouchement et disparaît généralement seul. En revanche, « la dépression post-partum est plus grave et doit alerter si la tristesse intense, les pleurs, les troubles du sommeil ou de l’appétit, et la difficulté à envisager l’avenir positivement persistent plus de quatorze jours. Dans ce cas, il est crucial de consulter un professionnel de santé ».

>>> Quant aux pleurs des bébés, les parents peuvent se sentir très souvent impuissants. C’est une des consultations les plus fréquentes aux urgences pédiatriques. Pour découvrir davantage de conseils, écoutez l’intégralité de l’émission…