“Décidément, plus rien ne va entre Paris et Alger”, résume le quotidien burkinabé Le Pays. “Quand ces deux capitales font un pas vers l’apaisement ou la décrispation, elles en font deux vers l’escalade. […] Tant et si bien que d’aucuns n’hésitent pas à dire qu’entre la France et l’Algérie, c’est le ’je t’aime, moi non plus’”.

Quinze jours seulement après une accalmie, la crise diplomatique entre Paris et Alger “a franchi ce mardi” 15 avril “un nouveau cap vers la rupture”, note le site d’information algérien Tout sur l’Algérie (TSA). Emmanuel Macron a décidé d’expulser douze agents consulaires algériens en réponse à une mesure similaire de l’Algérie prise dimanche. Le président français, qui s’était personnellement entretenu au téléphone avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune le 31 mars pour relancer le dialogue après des mois de brouille, a aussi fait savoir mardi qu’il avait rappelé pour consultations l’ambassadeur de France à Alger Stéphane Romatet.

“Coup de froid”

“Les relations entre les deux pays qui tendaient à se réchauffer ont soudainement pris un coup de froid après l’arrestation en France d’un agent consulaire algérien puis l’expulsion de douze agents de l’ambassade française en Algérie en guise de représailles” dimanche, rappelle le site Koaci. Les autorités algériennes avaient donné 48 heures à ces derniers pour quitter le pays, provoquant la colère de Paris.

En début de semaine, le chef de l’État français avait d’abord temporisé. Mais voyant que le pouvoir algérien ne revenait pas sur sa décision, il a fini par “s’en mêler” et par “hausser le ton”, souligne Le Matin d’Algérie.

“Les autorités algériennes prennent la responsabilité d’une dégradation brutale de nos relations bilatérales”, a jugé mardi l’Élysée. Pour le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, qui était allé à Alger début avril pour recoudre les liens, l’Algérie a “choisi l’escalade”.

Alors que la crise diplomatique entre les deux pays s’aggrave, les filles de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison en Algérie, ont appelé mardi soir le président français à “ne pas oublier” leur “père”, dans une tribune publiée sur le site du Figaro.

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