1 « Le plus grand gaffeur du Paf »
Certains médias l’ont surnommé « Le plus grand gaffeur du Paf (paysage audiovisuel français) » ; d’autres, le « Pierre Richard de la télévision ». Il est vrai que lors des émissions animées par Christophe Dechavanne, « Ciel mon mardi » (1988-1992) et « Coucou c’est nous » (1992-1995), Patrice Carmouze ratait régulièrement ses démonstrations d’objets nouveaux. « Et je ne le faisais pas exprès, assure-t-il. Rédacteur en chef de l’émission, j’avais, en plus, cette rubrique et je ne voyais souvent les objets qu’au dernier moment, d’où ces ratages. » Âgé aujourd’hui de 73 ans, l’ancien rédacteur en chef du Quotidien de Paris poursuit sa carrière de journaliste avec ses éditoriaux qu’il livre à L’Éclair des Pyrénées, un quotidien implanté dans le Béarn, d’où il est originaire.
2 « Le scientifique est perclus de doute et le con est bourré de certitudes »
Après avoir monté un spectacle autour de l’œuvre de Pierre Desproges, en 2021, il présente, cette fois, « Éloge de l’à peu près » (*), un one-man-show humoristique qu’il a joué, de mars à juin, à Paris. « C’est à la fois un éloge et une critique de l’à peu près, résume-t-il. Tout le monde a l’impression de pouvoir avoir une opinion sur tout et on confond souvent l’opinion et le savoir. Sur les chaînes d’info en continu, on voit ainsi des intervenants qui ont un avis sur tout : de la situation à Gaza à la composition de l’équipe de France de football. Je trouve navrant l’ultracrépidarianisme qui signifie que moins on connaît un domaine, plus on en parle avec assurance. »
« Le scientifique est perclus de doute et le con est bourré de certitudes », dit-il d’ailleurs sur scène, où il évoque, avec humour, le covid-19, la sexualité des coléoptères, la mort… Des histoires entrecoupées de chansons qu’il interprète au piano, des titres de Georges Brassens, Paolo Conte, Michel Legrand, Boby Lapointe, Charles Trenet…
Patrice Carmouze s’est produit au théâtre de Poche-Montparnasse, à Paris, de mars à juin 2025. (Photo Sébastien Toubon)3 « Amoureux de la Bretagne »
Avec Catherine, son épouse, ils ont acquis une demeure près de la gare de Morlaix, il y a trois ans et demi. « On venait souvent en Bretagne et on est tombés amoureux de cette région où les habitants sont fortement sympathiques. C’est, certes, une région touristique mais on n’est pas les uns sur les autres. Il m’est arrivé qu’en juillet, je sois seul sur une plage. Il y a un sentiment de liberté qui est très fort. » Une région où le Béarnais en profite pour faire du bateau, de la randonnée, du golf et du tennis.
Patrice Carmouze vit désormais entre Morlaix et Paris. (Photo Jacques Chanteau)4 Avec Christophe Dechavanne, « on travaillait en s’amusant »
Pendant sept années, le journaliste a collaboré avec Christophe Dechavanne. « On a vécu de très belles années, car on travaillait en s’amusant, se souvient Patrice Carmouze. On faisait ce qui nous plaisait et c’était quand même un luxe formidable. C’était une époque que les gens ont bien aimée. Il n’y avait pas de réseaux sociaux et cette sorte de haine qui divise les gens. »
5 Thierry Ardisson, « travailleur » et « solitaire »
En 1997, Patrice Carmouze a également été le rédacteur en chef de « Rive droite-Rive gauche », une émission diffusée sur Paris Première et animée par Thierry Ardisson, décédé le 14 juillet 2025, à l’âge de 76 ans. « C’était la première émission télévisuelle culturelle qui a ensuite donné naissance à « Tout le monde en parle » sur France 2 (1998-2006), indique Patrice Carmouze. Thierry Ardisson était un travailleur qui n’était pas forcément sûr de lui. Il était aussi un peu solitaire. À l’anniversaire de ses 50 ans, nous n’étions ainsi que cinq mecs au restaurant. À l’époque, il pensait sans doute que d’avoir des amis et une vie sociale, c’était une perte de temps. »
L’affiche du spectacle « Éloge de l’à peu près » que Patrice Carmouze interprétera le 5 août à Carantec.6 « Je ne regarde que très peu la télé »
« Aujourd’hui, je ne regarde que très peu la télé, confie Patrice Carmouze Je l’allume notamment pour voir du sport. Il n’y a pas véritablement d’émissions qui me passionnent. Je trouve qu’il y a trop de débats dans la polémique, le buzz, la division, l’ostracisme… C’est souvent malsain et pénible mais c’est le reflet d’une époque et d’une société. Mais attention, je ne dis pas que c’était mieux avant. »
* « Éloge de l’à peu près » écrite et interprétée par Patrice Carmouze, mardi 5 août 2025, à 20 h 30, au cinéma de Carantec (29). 15 euros. La recette sera reversée au profit de la SNSM de Roscoff.