Sur la vidéo postée ce lundi 28 juillet par l’association Futur, des ossements de moutons, des corps en décomposition, et une vingtaine de brebis affamées et assoiffées. La découverte macabre a eu lieu il y a plus d’une semaine sur un terrain appartenant à la métropole de Montpellier, situé à Villeneuve-lès-Maguelone.
Alerté par l’odeur de putréfaction, un informateur a contacté l’association Futur, qui œuvre pour changer le regard que porte la société sur les animaux. Sur « une cinquantaine de moutons », « vingt d’entre eux sont déjà morts de faim et de soif et les trente rescapés ont été pris en charge en urgence par des équipes de bénévoles », détaille l’association dans un communiqué. Ces moutons, trop âgés pour partir en estive, « ont été abandonnés par l’éleveur », explique Futur.
Un système de contrôle défaillant
Désormais, la question des responsabilités se pose. L’éleveur du troupeau, actuellement hospitalisé, aurait délégué les soins de ses brebis à un confrère, qui n’aurait pas tenu ses engagements. Mais certains cadavres semblent dater d’il y a plusieurs mois, explique l’association, ce qui laisse présager d’un problème récurrent.
« Les éleveurs doivent être contrôlés », martèle l’association, qui pointe du doigt les services de l’État, jugeant inadmissible que 20 moutons puissent mourir sans qu’ils aient été mis au courant : « On suppose qu’ils sont morts de mauvais traitement, mais il aurait pu s’agir d’une épidémie ».
La responsabilité de la métropole de Montpellier, à qui appartient le terrain où a été découvert le charnier, est également mise en cause par Futur : « Comment la collectivité a-t-elle pu, sans aucune garantie, mettre à disposition ses terrains ? », interroge l’association dans son communiqué.
Futur a annoncé avoir alerté les services sanitaires, craignant que la décomposition des corps ait contaminé les terres et les nappes phréatiques.
Changer le regard sur l’animal
L’éleveur mis en cause possède 200 autres moutons plus jeunes, qui ont été envoyés en estive avec un autre éleveur : « Ce sont donc ceux qui n’ont plus aucune valeur marchande qu’on a laissé mourir », estime un représentant de Futur, dont l’association appelle à cesser de les considérer les animaux comme des matières premières exploitables à des fins commerciales.
Futur a prévu de déposer plainte contre l’éleveur et contre X pour « demander des comptes et obtenir réparation », a fait savoir à La Provence un représentant de l’association. Les trente moutons rescapés ont été pris en charge par les bénévoles de l’association, mais les plus faibles continuent de mourir, notamment en raison d’un état de stress très élevé, précise Futur.
L’association a lancé un appel à la mobilisation pour l’adoption des moutons rescapés. Pour leur venir en aide, vous pouvez contacter l’association à l’adresse suivante : [email protected]