Posted On 30 juillet 2025

Dans un entretien bilan accordé à Eve Moulinier, du Dauphiné Libéré, le Président du syndicat des transports (SMMAG), Sylvain Laval, ne mâche pas ses mots. Il torpille une nouvelle fois la promesse de « gratuité », chère à Eric Piolle, la qualifiant de mensonge électoraliste, et fustige une démagogie dangereuse de la part des Verts/LFI.

« PROMETTRE LA GRATUITÉ, C’EST MENTIR AUX GENS ! »

« J’ai bien vu les récentes déclarations d’Eric Piolle, et je ne doute pas que ceux qui veulent prendre sa relève vont l’avoir dans leur programme électoral pour les municipales de 2026. Mais, je le dis clairement : promettre la gratuité de nos transports en commun, c’est mentir aux gens ! » : le message de Sylvain Laval est clair et net. À 8 mois des élections, il alerte déjà sur ce genre de promesse « à des fins électorales » alors qu’elles ne seront pas tenues.

Sylvain Laval, vice-président de la métropole et président du syndicat des transports (SMMAG).
LE DISQUE RAYÉ DE LA GRATUITÉ

Il faut dire que cette « gratuité » est la plus vieille arnaque des Piollistes. En 2014, ils promettaient les transports gratuits pour les 18-25 ans. En 2020, c’était la « gratuité » pour tous le week-end. Dix ans plus tard, rien. Si ce n’est une maigre « gratuité » pour les plus précaires au niveau de la ville de Grenoble... avec un système tellement usine à gaz qu’ils ont eu près de 0 demande d’usager depuis la mise en place !

Pourtant, pendant six ans (2014-2020) les Verts/LFI ont eu toutes les manettes pour mener à bien leurs engagements, avec la Ville, la Métropole et même le SMMAG présidé par leur fidèle lieutenant Yann Mongaburu (Verts/ADES). Une décennie de promesses en l’air et de communication, sans aucune concrétisation. 

LES VERTS PRÉVOIENT EUX-MÊMES LA NON-GRATUITÉ

Comble de l’hypocrisie : le Plan de Déplacements Urbains (PDU), élaboré et voté par la majorité Piolle en 2019, prévoit noir sur blanc que la participation des usagers (les tickets et abonnements) devra couvrir 31% des coûts d’exploitation en 2030, contre 28% en 2016. Ils prônent donc publiquement la « gratuité » tout en planifiant dans leurs schémas directeurs une hausse de la part payée par l’usager. Une schizophrénie politique qui illustre parfaitement la duplicité du système Piolle.

Le PDU impulsé par Piolle, Yann Mongaburu et leur majorité rouge/verte en 2019 enterre lui-même la gratuité.
MONTPELLIER, LA COMPARAISON QUI NE TIENT PAS

Pour se justifier, les adeptes de la « gratuité » citent souvent l’exemple de Montpellier. Sylvain Laval balaie l’argument : « notre réseau est tellement plus vaste que rien n’est comparable ». Le SMMAG gère en effet un des plus vastes réseaux de France hors Île-de-France, s’étendant au Grésivaudan, avec des centaines de kilomètres de lignes en plus par rapport à Montpellier. Vouloir comparer ce maillage complexe avec celui d’une ville bien moins étendue est une malhonnêteté intellectuelle destinée à tromper les moins bien informés.

LA « GRATUITÉ » AU PRIX D’UN SERVICE DÉGRADÉ ?

Le président du SMMAG met en garde : « ceux qui promettent la gratuité ne sont pas honnêtes, ils ne disent jamais que la gratuité amènerait forcément à la dégradation du service ». Mettre en place cette mesure reviendrait à renoncer au développement des lignes, au renouvellement des bus et trams ou à l’amélioration des fréquences, car cette « gratuité » a un coût, d’où le fait que nous employons le terme entre guillemets. Et il est exorbitant.

80 MILLIONS D’EUROS : QUI POUR PAYER L’ARDOISE ?

L’an dernier, le président de la Métropole Christophe Ferrari l’estimait entre 70 et 80 millions d’euros par an. Une somme colossale qui, pour donner un ordre d’idée, représente près du double de ce que rapporte la hausse massive de la taxe foncière imposée par Eric Piolle aux propriétaires grenoblois (environ 40 millions d’euros par an). Rien n’étant gratuit, ce serait encore le contribuable qui finirait par passer à la caisse.

Bruno Bernard, président Vert de la métropole de Lyon, qui a lui l’honnêteté intellectuelle d’aller au-delà de la démagogie électoraliste en défendant plutôt la tarification solidaire (déjà en place à Grenoble). Ses camarades grenoblois feraient bien de s’en inspirer.
LA GRATUITÉ SERAIT FINANCÉE PAR L’IMPÔT

Car les deux collectivités sont financièrement exsangues. La Ville de Grenoble comme la Métropole cumulent une dette abyssale, et des dépenses de fonctionnement qui s’envolent années après années. Dans ce contexte, promettre la « gratuité » relève de l’inconscience pure et simple car elle signifierait pour la financer une nouvelle et très douloureuse augmentation des impôts, bien plus importante encore que la précédente déjà écrasante. 

SMMAG : L’HÉRITAGE TOXIQUE DE LA GESTION VERTE/LFI

Le SMMAG n’a aucune marge de manœuvre non plus, et ce à cause de la gestion calamiteuse de l’ère Piolle/Mongaburu (2014-2020). Ils ont laissé une dette abyssale et un retard sur leur propre plan de désendettement. En plus d’éponger cet héritage, le SMMAG doit aujourd’hui investir d’urgence 218 millions d’euros pour renouveler des rames de tramway obsolètes, une dépense que les Verts n’avaient pas anticipée. Des retards d’investissement et un niveau de dette qui oblitèrent aussi la possibilité de financer une « gratuité ».

La dette écrasante du SMMAG et sa trajectoire de désendettement, héritage de Piolle/Mongaburu que l’on va se coltiner pour encore des années.
UNE MESURE INUTILE POUR LE REPORT MODAL

Pour couronner le tout, la « gratuité » ne sert même pas la cause écologique. Une étude conduite par le SMMAG en 2023 a démontré que le report modal de la voiture vers les transports en commun serait quasi nul. Ce sont surtout les cyclistes et les piétons qui se tourneraient vers les transports « gratuits ». L’enjeu pour convaincre les automobilistes est en fait de développer le réseau pour mieux desservir le territoire. Or, en 12 ans de gestion, les Verts/LFI n’ont pas réalisé un seul kilomètre de tramway supplémentaire.

LA GRATUITÉ N’EXISTE PAS : LE CONTRIBUABLE PAYE TOUJOURS

Il faut le répéter : rien n’est jamais gratuit. Derrière chaque service prétendument « offert », il y a un contribuable qui paye, par l’impôt ou par la dette que ses enfants devront rembourser. On peut être favorable à ce que la collectivité finance l’intégralité des transports, mais il faut alors l’assumer et ne plus se plaindre du niveau écrasant des impôts à Grenoble, ou de la dégradation d’autres services publics faute de moyens. La démagogie Verts/LFI ne met évidemment jamais en avant cet aspect pourtant essentiel à la bonne information des électeurs.