Fusée traversant un épais nuage orange au moment de son décollageLa fusée s’élève dans un nuage incandescent, marquant le début de son voyage vers l’espace – DailyGeekShow.com

Le 25 juillet 2025, à 23 h 03, le lanceur européen Vega-C s’est élevé dans le ciel de Guyane depuis le centre spatial de Kourou. Sa mission ?

Placer en orbite cinq satellites. Quatre d’entre eux serviront à la cartographie 3D du globe, tandis que le cinquième mesurera le CO2 atmosphérique. Au-delà de la prouesse technologique, ce lancement marque un tournant : l’espace devient un territoire sous tension. Désormais, les enjeux stratégiques européens s’affirment face à de nouvelles peurs.

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Cartographier la Terre et le climat avec précision pour anticiper les défis de demain

Vega-C a embarqué les satellites CO3D, conçus pour produire une cartographie haute résolution et tridimensionnelle de la planète. Fruit d’une collaboration entre Airbus Defence and Space et le CNES, ces quatre engins fourniront des données précieuses sur l’évolution des territoires, les risques naturels et les dynamiques urbaines.

En parallèle, le satellite MicroCarb, conçu avec la Grande-Bretagne, a pour mission de mesurer les flux de CO2 à l’échelle mondiale. Dans le contexte de la crise climatique, cette mission devient cruciale.

Elle nous aide à mieux comprendre les origines du réchauffement global, tout en nous donnant les moyens d’agir plus efficacement. Ainsi, Vega-C porte une double ambition : observer la Terre avec précision et contribuer activement à la lutte contre le changement climatique.

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Une défense aérienne exceptionnelle pour sécuriser chaque seconde du lancement

Cependant, une telle mission n’aurait pu être menée sans une sécurisation militaire exceptionnelle. Les Aviateurs de la base 367 « Capitaine François Massé » ont été mobilisés pour encadrer le lancement.

Leur mission ? Déployer une bulle de protection aérienne, baptisée DPSA (Dispositif Particulier de Sûreté Aérienne). Ce dispositif interdit toute intrusion dans une zone déterminée, le temps de l’opération.

Dans les airs, deux hélicoptères Fennec, avec tireurs embarqués, assurent la vigilance. Au sol, un Puma soutient les équipes terrestres. Pour compléter ce dispositif, les radars GM406 et Centaure surveillent le trafic aérien en temps réel. Cette organisation s’inscrit dans le cadre de l’opération Titan, menée en continu par les Forces armées en Guyane pour garantir la sécurité du centre spatial.

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Reprendre le contrôle de l’orbite : une ambition politique et stratégique pour l’Europe

Pourquoi mobiliser autant de ressources pour un vol civil ? Parce que l’accès autonome à l’espace est devenu un enjeu géopolitique majeur. La disparition d’Ariane 5, les retards d’Ariane 6, ainsi que la dépendance envers des lanceurs étrangers, ont mis en lumière la vulnérabilité de l’Europe. Le succès du lancement de Vega-C vient répondre à cette fragilité.

Ce vol, bien que modeste, porte un message fort. Il incarne une volonté claire : celle de reprendre le contrôle de l’orbite. Dans un espace de plus en plus disputé, chaque lancement devient une affirmation de souveraineté. Chaque satellite représente un levier stratégique. Derrière les images spectaculaires de la fusée qui s’élève, se cache une vérité plus profonde : l’Europe veut affirmer sa place dans le ciel, et elle se donne les moyens de le faire.