Au Japon, des populations côtières et les employés de la centrale nucléaire de Fukushima ont été évacués et des ports ont été fermés en Amérique du Sud. Mais, si plusieurs personnes ont été légèrement blessées dans l’est de la Russie, aucun des pays concernés n’a pour l’heure fait état de morts.

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Selon l’institut géophysique américain (USGS), le tremblement de terre est survenu à 23H24 GMT mardi à 20,7 km de profondeur, à 126 km au large de Petropavlovsk-Kamtchatsky, la capitale du Kamtchatka, dans l’Extrême-Orient russe.

Peu peuplée, cette région, où le volcan Klioutchevskoï est entré en éruption mercredi, est une des zones sismiques les plus actives de la planète, au point de rencontre entre les plaques tectoniques du Pacifique et nord-américaine.

Il s’agit du plus important séisme depuis celui, de magnitude 9,1, survenu en 2011 au large du Japon et qui a provoqué un tsunami ayant causé la mort de plus de 15.000 personnes.

Dans la zone de l’archipel russe

Dans le port de Severo-Kourilsk, dans le nord de l’archipel russe des Kouriles, plusieurs vagues successives ont submergé les rues.

L’une d’elles, sur la péninsule du Kamtchatka, a atteint de trois à quatre mètres de hauteur, a signalé un média.

L’état d’urgence a été décrété et le chef l’administration territoriale, Alexandre Ovsiannikov, a assuré que « tout le monde » avait été évacué.

« J’ai fondu en larmes. C’était très effrayant. »

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« Le port et les usines de la côte sont complètement détruits », selon un habitant de la région, tandis que des navires au mouillage ont été entraînés vers le large après que leurs ancres eurent été arrachées. Les autorités russes ont cependant levé l’alerte tsunami hier soir.

« C’est la première fois que je vis un tremblement de terre aussi puissant depuis que je suis adulte », a-t-elle poursuivi. « J’ai fondu en larmes. C’était très effrayant ».

La magnitude de 8,8 est la plus forte enregistrée au Kamtchatka depuis le 5 novembre 1952, quand un séisme de magnitude 9 avait déclenché des tsunamis dévastateurs dans tout l’océan Pacifique.

Au Japon

Au Japon, la télévision a montré des personnes partant en voiture ou à pied vers des zones plus élevées, notamment sur l’île septentrionale d’Hokkaido.

Plus de deux millions de Japonais ont au total été incités par les autorités à se rendre à de tels endroits.

Une vague d’une hauteur d’1,30 m a atteint un port dans le département de Miyagi, dans le Nord, à 13h52, selon l’agence météorologique japonaise. Cette dernière a cependant rétrogradé hier les alertes aux tsunamis dans la majeure partie de l’archipel.

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Près de la plage d’Inage, dans la région de Chiba, proche de Tokyo, un périmètre de sécurité a été mis en place et un secouriste a dit que la zone côtière était interdite d’accès jusqu’à nouvel ordre.

« Nous étions venus ici pour nager mais dès que nous avons entendu qu’une alerte au tsunami avait été émise, nous ne sommes pas du tout allés dans l’eau », a confié Tomoyo Fujita, une habitante âgée de 35 ans de la région, en quittant les lieux avec sa petite fille.

« Des tsunamis frapperont à répétition. Ne vous aventurez pas en mer et ne vous approchez pas des côtes tant que l’alerte n’est pas levée », a lancé la JMA, qui a prévu des vagues de trois mètres de haut.

Ports fermés au Pérou

Sur l’autre rive du Pacifique, le Mexique a aussi mis en garde contre un éventuel raz-de-marée, de même que la Colombie, le Pérou et l’Équateur, qui ont ordonné des évacuations.

« Les bateaux ne sont pas sortis pêcher », a déclaré une pêcheuse de l’archipel équatorien des Galápagos, à Puerto Ayora, qui a souhaité garder l’anonymat. « On nous a avertis par haut-parleurs qu’il était préférable de ne pas s’approcher de la côte ».

Au Pérou, plus de la moitié des ports, 65 sur 121, ont été fermés et la marine a recommandé de suspendre les activités de pêche, tout en incitant la population de s’éloigner de l’océan.

Les premières vagues, qui ne devraient selon les spécialistes locaux pas dépasser les trois mètres de hauteur devaient arriver au port de La Cruz, situé dans la région de Tumbes, à la frontière avec l’Équateur, mercredi autour de 10H10 heure locale (15H10 GMT).

Des tsunamis d’un à trois mètres sont également possibles au Chili et au Costa Rica, cependant que des vagues pouvant atteindre quatre mètres étaient attendues dans l’archipel des Marquises, en Polynésie française.

Les États-Unis ont quant à eux émis une série d’alertes de différents niveaux le long de la côte ouest de l’Alaska jusqu’à toute la côte californienne.

Concernant Hawaï, le niveau d’alerte au tsunami a finalement été rétrogradé au niveau d’appel à la vigilance et l’ordre d’évacuation de certaines zones côtières inondables a été annulé.

En Asie, la Chine a également émis une alerte au tsunami pour plusieurs zones proches de la mer. Les Philippines ont quant à elles exhorté la population de la côte est à se déplacer vers l’intérieur des terres et ont conseillé aux pêcheurs déjà en mer de rester au large en eaux profondes.

Le tsunami, un raz-de-marée d’origine sismique
L’onde du tsunami, née du choc sismique, gagne en énergie chaque fois qu’elle heurte le plancher sous-marin.
À son point de départ, un tsunami ne génère que des petites vagues très espacées car les masses d’eau énormes déplacées par la secousse dévalent en profondeur le long des déformations du sol marin, à la différence des vagues ordinaires qui n’affectent que la surface de l’eau.
Mais au fur et à mesure que ces vagues progressent en direction des côtes, à une vitesse d’environ 800 km/h, le fond de l’océan remonte, concentrant l’énergie véhiculée par le tsunami. Les vagues ralentissent, se rapprochent et leur hauteur augmente fortement, pouvant atteindre plus de 20 mètres.
Comme lors de sa propagation en mer, une onde perd très peu de son énergie, elle peut se déplacer sur des distances considérables pour venir frapper des côtes situées à des milliers de kilomètres de son origine.
Ainsi, en 1960, un tremblement de terre d’une magnitude 9,5 au Chili a déclenché un tsunami dévastateur qui a atteint les côtes du Japon.
Les principaux pays riverains du Pacifique coordonnent leurs observations pour prévenir les dangers de ces vagues océaniques.