Par&nbspAlice Tidey&nbsp&&nbspGrégoire Lory

Publié le
30/07/2025 – 18:42 UTC+2


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Dix-huit Etats membres ont présenté des demandes de prêts émis par la Commission européenne pour financer des projets de défense pour un montant total de 127 milliards d’euros.

L’exécutif européen a annoncé mercredi que la Belgique, la Bulgarie, la République tchèque, l’Estonie, la Grèce, l’Espagne, la France, la Croatie, l’Italie, Chypre, la Lettonie, la Lituanie, la Hongrie, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovaquie et la Finlande avaient demandé l’accès aux prêts SAFE avant la date limite du 29 juillet.

Le programme de prêts pour l’acquisition d’armes de la Commission, baptisé SAFE (Security Action for Europe en anglais), est un élément clé de la proposition « Préparation 2030« , qui vise à investir des centaines de milliards d’euros dans la défense au sein de l’UE avant la fin de la décennie.

La Commission européenne, qui jouit d’une meilleure cote de crédit que de nombreux États membres, a prévu de lever jusqu’à 150 milliards d’euros sur les marchés grâce à ce programme permettant aux États membres de financer ensemble des acquisitions dans le domaine de la défense.

Le commissaire européen en charge de la Défense, Andrius Kubilius, a déclaré dans un communiqué que le « vif intérêt » suscité par ce programme « démontre l’unité et l’ambition de l’UE en matière de sécurité et de défense ».

La date limite pour la soumission formelle est le 30 novembre 2025, ce qui signifie que le nombre total d’Etats membres souhaitant bénéficier du programme SAFE et le montant demandé pourraient augmenter à l’avenir.

Un porte-parole de la Commission a précisé à Euronews qu’Andrius Kubilius était en contact avec d’autres pays membres et qu’il était « assez confiant quant à l’augmentation de ce chiffre « .

Pour obtenir des prêts SAFE, les projets doivent inclure une préférence européenne, c’est-à-dire qu’environ deux tiers de la valeur du système d’arme acquis doivent être fabriqués dans un État membre de l’UE, en Ukraine ou dans un pays de l’Espace économique européen/Association européenne de libre-échange.

Plusieurs autres pays tiers espèrent toutefois pouvoir participer au même niveau que les États membres de l’UE. Il s’agit notamment du Royaume-Uni et du Canada, bien qu’ils doivent d’abord négocier un accord bilatéral qui inclura une contribution financière.

Une autre condition du programme SAFE est que les projets doivent cibler des capacités prioritaires, notamment les munitions, les systèmes de drones et anti-drones, la défense aérienne et la mobilité militaire.

Certains États membres, pour qui l’augmentation des dépenses militaires est un sujet politiquement sensible, pourraient décider de contracter des prêts pour financer des acquisitions destinées uniquement à l’Ukraine. D’autres pays, comme l’Allemagne, ont indiqué qu’ils pourraient participer aux projets d’acquisition de SAFE, mais qu’ils les financeraient par leurs propres moyens.