« Sans sucre », « light », « allégé »… ces mots qui s’invitent sur nos étiquettes nous donnent bonne conscience à chaque bouchée. Mais sous cette promesse d’un plaisir zéro culpabilité se cache parfois un invité beaucoup moins sympa. J »ai nommé, l’érythritol.
Présent naturellement dans certains fruits, cet édulcorant a tout du bon élève. Pas de calorie et pas d’effet sur la glycémie. Mais une récente étude américaine vient tout gâcher : cet ingrédient « naturel », très prisé dans les régimes, pourrait en réalité augmenter le risque d’accident vasculaire cérébral.
Quand le « zéro calorie » devient un vrai problème
Des scientifiques de l’Université du Colorado à Boulder ont exposé des cellules du cerveau à l’érythritol pendant trois petites heures. Pas une cure. Juste une dose équivalente à celle d’une boisson « sans sucre ». Résultat : cette courte exposition a suffi à stresser les cellules.
Les cellules en question ? Celles qui régulent le flux sanguin et préviennent les caillots. Sous l’effet de l’édulcorant, elles ont vu leur production d’oxyde nitrique (une molécule qui détend les vaisseaux sanguins) chuter de 20 %. Les vaisseaux se contractent, la circulation ralentit, et le risque d’AVC grimpe.
Raisin, melon, poire : ces fruits qui en contiennent naturellement
Si l’érythritol est souvent ajouté dans les produits « sans sucre », il est également présent à l’état naturel dans certains fruits. Le raisin en contient en faible quantité, surtout lorsqu’il est bien mûr. Le melon, en particulier le cantaloup, renferme lui aussi de petites traces de cet édulcorant, tout comme la poire, notamment dans ses variétés les plus sucrées.
En soi, leur consommation n’est pas problématique : ce sont des doses naturelles et très modérées. Ce qui inquiète, ce n’est pas le fruit entier croqué en été, mais la manière dont cet ingrédient est isolé puis concentré dans les produits transformés (boissons, yaourts « light », pâtisseries diététiques) au point de dépasser les seuils physiologiques habituels.