Le ministre de l’Intérieur a dénoncé des propos « haineux » et demandé une enquête. L’Institut d’études politiques de Lille a annoncé mercredi annuler l’inscription d’une étudiante gazaouie après avoir découvert ses publications sur les réseaux sociaux. « Après concertation avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le Rectorat de Région académique et la Préfecture, la direction de Sciences Po Lille a pris la décision d’annuler l’inscription prévue de cette étudiante dans notre établissement », écrit Sciences Po Lille sur son compte X.
Le contenu de certaines publications de cette étudiante sur les réseaux sociaux « entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille, qui lutte contre toute forme de racisme, antisémitisme et discrimination, ainsi que contre tout type d’appel à la haine, contre quelque population que ce soit », a souligné l’école.
En France « via la diplomatie française »
Des captures d’écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu’un compte, qui lui est attribué par des internautes et a été fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs. Sollicité par l’AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir « accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem ». « Elle est venue en France via la diplomatie française », précise-t-on.
La jeune fille a été hébergée provisoirement dans le logement du directeur de Sciences Po Lille, où il ne vit plus, « dans l’attente du logement universitaire qui lui était réservé » explique également l’établissement.
« Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n’a rien à faire en France. Les criblages effectués par les services compétents des ministères concernés n’ont manifestement pas fonctionné », a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir « demandé à ce qu’une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire ».
« Compte haineux »
Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a souligné sur le même réseau social avoir « demandé de faire fermer ce compte haineux, et donné instruction au préfet de saisir la justice », martelant : « les propagandistes du Hamas n’ont rien à faire dans notre pays ».
Le préfet du Nord a indiqué avoir saisi le paquet de Lille « à la suite des propos intolérables tenus sur les réseaux sociaux ». La rectrice Sophie Béjean a annoncé, toujours sur X, son intention d’effectuer un signalement à la procureure. « Aucun propos antisémite et aucune apologie du terrorisme ne sont tolérables dans les établissements universitaires », écrit-elle.