La Maison-Blanche a annoncé mercredi la publication d’un décret du président Donald Trump annulant l’exemption de droits de douane pour l’ensemble des petits colis entrant aux Etats-Unis à compter du 29 août prochain. Appelées « de minimis », ces exemptions permettaient jusqu’ici d’envoyer par colis postal des biens d’une valeur inférieure à 800 dollars sans avoir à payer de surtaxe lors de leur entrée sur le sol américain.
Avec la suspension de cette exemption, les colis seront désormais taxés au même niveau que les autres produits provenant du pays d’origine ou avec un taux spécifique selon le type du produit et son origine.
Il s’agit selon la présidence américaine de « mettre fin à une faille catastrophique utilisée, entre autres, pour éviter des droits de douane et envoyer des opioïdes synthétiques ainsi que d’autres produits dangereux ». En particulier, ces petits colis représenteraient 98 % des narcotiques, 97 % des contrefaçons et 70 % des produits dangereux pour la santé qui ont été saisis durant l’année 2024, selon l’Agence de protection des frontières (CBP).
1,35 milliard de petits colis en 2024
Le gouvernement américain justifie cette mesure par l’explosion de l’envoi des colis postaux, qui est passé, selon ses données, de 134 millions d’unités en 2015 à plus de 1,36 milliard en 2024.
Ce n’est pas la première fois que la Maison-Blanche prend des mesures visant les colis bénéficiant de cette exemption. Après une enquête lancée sous le gouvernement précédent de Joe Biden, celui de Donald Trump a dans un premier temps visé les petits colis provenant de Chine, qui représentent la majorité de ceux envoyés aux Etats-Unis, en particulier ceux provenant des vendeurs comme Temu, Shein ou AliExpress.
Un premier décret a ainsi annulé début avril l’exemption sur les colis provenant de Chine, avant que Donald Trump n’annonce, une semaine plus tard, tripler les droits de douane qui leur sont appliqués, pour les faire passer de 30%, comme le reste des produits chinois à ce moment-là, à 90%, effectifs début mai.
Mais les négociations entre Pékin et Washington afin d’aplanir les différends commerciaux entre les deux premières puissances économiques mondiales ont ramené ces droits de douane à 54%.