Le ciel européen a connu, en juillet, une véritable zone de turbulences. Selon le baromètre publié par Flightright, spécialiste de l’indemnisation des passagers aériens, plus de 30% des vols européens ont été touchés par des retards ou des annulations.

De quelques minutes à plusieurs heures, les retards se sont accumulés en juillet. Avec 38,4% de vols différés sur 19.498 liaisons, le Portugal prend la tête du classement des pays les moins ponctuels sur la période, suivi par la Grèce (35,4%), la Suisse (35,1%) et l’Italie (33,5%).

La France, 5e pays le moins ponctuel d’Europe avec 32,9% de vols en retard sur un total de 50.557 vols du 1er au 21 juillet, a opté pour une gestion préventive radicale. Lors de la grève des contrôleurs aériens de 3 et 4 juillet, la DGAC (direction générale de l’aviation civile) a supprimé jusqu’à 50% des vols dans les aéroports régionaux comme Nice, et 40% à Roissy, Orly et Beauvais. Résultat: plus de 1.100 vols annulés en deux jours. Cette mesure a évité certains retards, mais laissé des milliers de passagers sur le tarmac, parfois sans alternative rapide.

Une stratégie qui la hisse à la 2e place des pays européens champion des annulations avec 3,10% de vols annulés sur cette période.

Plus de perturbations en 2025 en France

En 2024, le taux de vols perturbés en France avait légèrement baissé à 30%, contre 34% en 2023, bien que le nombre total de vols ait augmenté. Depuis le début de l’année, il repart à la hausse, avec des disparités selon les compagnies. Pourquoi?

Comme évoqué précédemment, la grève des contrôleurs aériens français a cloué au sol des centaines de vols chaque jour et entraîné l’importantes perturbations.

En cause également cette année, les défaillances techniques avec des pannes de systèmes dans les aéroports comme à Orly en mai 2025.

En 2025, les épisodes climatiques extrêmes ont par ailleurs été plus fréquents et ont impacté les plans de vol.

Le 11 mai, un épisode orageux a perturbé considérablement Roissy‑Charles de Gaulle, avec des vols détournés vers des aéroports de repli en raison de cumulonimbus et pluies intenses.

À l’aéroport de Paris-Orly, la DGAC a imposé une réduction de 20% des vols dans la soirée du 25 juin pour limiter les effets des orages sur les opérations en cours.

Jeudi 24 juillet, un vol Paris-Nice n’a pas pu atterrir sur l’aéroport azuréen à cause des vents cisaillants. Un phénomène météorologiques toutefois fréquent. L’avion a été dérouté vers Marseille.

Sous-effectif de personnels

La réduction d’effectifs avec le non-remplacement des départs à la retraite notamment, dans certaines compagnies, ont entraîné des dysfonctionnements.

Vendredi 25 juillet, un vol EasyJet Rennes-Nice est arrivé avec plus de 6 heures de retard et 30 passagers laissés sur le tarmac. Une situation liée à une collision avec un oiseau qui a endommagé un réacteur et à un steward qui avait dépassé son temps de travail.

À l’aéroport Nice Côte d’Azur, qui accueille près de 15 millions de passagers du monde entier, la DGAC compte 78 contrôleurs alors qu’il en faudrait 90 pour un fonctionnement optimal, estime-t-elle.