La vidéo de son interpellation musclée a fait le tour des réseaux sociaux, largement relayée par des internautes qui y voient une nouvelle illustration de « violences policières ». Le suspect qui a été arrêté lundi du côté de la cité des Bons-Enfants à Bobigny se trouvait toujours en garde à vue ce mercredi après-midi, indique au Parisien Éric Mathais, le procureur de la République de Bobigny. Déjà condamné à deux reprises pour trafic de drogue, il pourrait être jugé en comparution immédiate dès ce jeudi ou ce vendredi.
Sur la vidéo filmée vraisemblablement depuis un balcon, on voit trois à quatre policiers tenter de maîtriser un jeune homme menotté. Ce dernier se débat et exige que les fonctionnaires ne rentrent pas à son domicile. S’ensuivent alors clé d’étranglement, coups de poing et décharges de pistolet à impulsion électrique pour le contenir. Aly Diouara (LFI), le député de la circonscription, réclame l’ouverture d’une enquête « à l’encontre des policiers mis en cause ».
« Les policiers ont vu le suspect en train de fumer un joint »
La vidéo, d’une durée de 2 minutes et 41 secondes, ne permet pas de saisir le contexte ni les raisons de cette intervention. Éric Mathais indique que celle-ci s’explique par « une suspicion de trafic de drogue ». Les policiers auraient bénéficié d’un renseignement anonyme.
« Ils ont vu le suspect en train de fumer un joint, il a refusé son interpellation et il a commis des violences sur un des fonctionnaires », retrace le procureur. « L’individu s’est vivement rebellé, en mordant le policier au bras et lui causant une entorse au pouce », précisait ce mardi la préfecture de police de Paris.
La perquisition a son domicile a été particulièrement fructueuse pour les policiers. D’après nos informations, qui recoupent celles publiées ce mardi par le site Actu17, ils ont notamment mis la main sur 2,2 kg de résine de cannabis, 22 grammes d’un produit qui serait de la cocaïne (des analyses sont en cours) et 130 g de MDMA, le principe actif de l’ecstasy. L’enquête a été confiée à la Sûreté de Seine-Saint-Denis.
Selon une source proche du dossier, le jeune homme interpellé est déjà connu des services de police et de la justice pour des actes de violence envers la police. Il a par ailleurs été condamné à deux reprises pour trafic de drogue, à Bobigny en 2020 et à Meaux (Seine-et-Marne) l’année suivante. Il a été condamné la première fois à trois ans de prison dont dix mois de sursis probatoire et la seconde fois à 18 mois ferme.