Les beaux jours du mois de juin laissaient espérer une belle saison touristique. Et pourtant, à la veille du mois d’août, les premières tendances sont plutôt contrastées.
Dans l’aire toulonnaise, pour les professionnels et les syndicats, le constat est sans appel: la fréquentation des établissements est en baisse. « Les premières tendances ne sont pas très bonnes », déplore même Jean-Pierre Ghiribelli, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) du Var. « Le taux d’occupation est en baisse de 10 à 15%. On ne s’attendait pas à une telle chute, surtout que depuis la fin du Covid, les résultats étaient bons. Cette année, la baisse est assez brutale. »
Campings: séjours écourtés et trous dans les plannings
Même constat du côté des campings. Si les mois d’avril à juin ont été satisfaisants, juillet marque un coup d’arrêt. » Malgré des taux d’occupation corrects, les séjours sont beaucoup plus courts en camping, explique Michel Nore, président du syndicat de l’hôtellerie de plein air. Les touristes ne réservent plus que deux ou trois nuits, alors qu’ils restaient habituellement au moins une semaine. Résultat: les plannings sont difficilement remplis. »
Dans l’hôtellerie plus haut de gamme, la tendance est assez similaire. « Juin a été très bon, avec une hausse de 15% par rapport à l’année dernière. Mais depuis la mi-juillet, les réservations se stabilisent « , observe Stéphane Lelièvre, propriétaire des Maisons Lelièvre, qui gère plusieurs établissements réputés comme le Grand Hôtel des Sablettes (4*) ou le Hameau des Pesquiers (5*).
» À partir du 15 juillet, on a constaté un coup de frein. Les clients, notamment dans le luxe, réservent désormais à la dernière minute. Rien d’alarmant avec ce type de clientèle, mais on remarque que le phénomène se multiplie cette année. «
Côté clients justement, » les étrangers, principalement les Américains, Japonais et Russes, sont plus nombreux que les Français, qui représentent 40% », indique Stéphane Lelièvre. L’Umih évoque une présence en masse « de Danois, Suédois et Allemands. La France reste une de leur destination préférée ».
Le Var, une destination trop chère?
Comment expliquer ce déclin? Jean-Pierre Ghiribelli, « le Var est devenu trop cher, surtout pour les Français, dont le pouvoir d’achat est de plus en plus faible. La profession doit impérativement se remettre en question. Heureusement, les touristes d’Europe du Nord, avec un pouvoir d’achat plus élevé, ont permis de limiter la casse. «
Michel Nore confirme et assure que « les vacanciers français n’ont plus les moyens de dépenser comme avant. Les séjours sont plus courts, et les clients recherchent principalement des promotions. C’est un changement d’habitudes auquel les professionnels doivent s’adapter désormais… «
En baissant les tarifs? En proposant des offres? « Pourquoi pas. Ce sont de pistes à étudier, même si cela risque d’être mal accueilli par les professionnels. Nous avons prévu de parler de tout cela dès septembre à l’occasion d’une réunion au sein de l’Umih », promet Jean-Pierre Ghiribelli.
Quelle tendance pour août?
Malgré un mois de juillet morose, les acteurs du tourisme gardent espoir pour août. » Les réservations sont meilleures, ce qui devrait se traduire par un taux d’occupation plus élevé « , estime Jean-Pierre Ghiribelli.
Mais prudence tout de même: tous s’accordent à dire que la météo jouera un rôle décisif. « Si le beau temps est au rendez-vous, les réservations de dernière minute joueront en notre faveur et permettront de remplir les établissements », conclut Michel Nore.
Contacté, l’office de tourisme Provence Méditerranée assure n’avoir « aucune donnée à communiquer à ce jour sur la fréquentation touristique ».