Par

Rédaction Actu

Publié le

30 juil. 2025 à 5h06

À l’occasion de l’édition 2025 de la Journée mondiale contre l’hépatite, lundi 28 juillet, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) pointe dans un communiqué l’importance d’un meilleur dépistage des hépatites virales.

3,2 millions de personnes vivent avec une hépatite chronique B et 1,8 million avec une hépatite chronique C dans l’UE/EEE, soit près de 5 millions de personnes. Toutefois, on estime que 65 % des personnes atteintes d’hépatite B et 62 % de celles atteintes d’hépatite C — principales causes de cirrhose et de cancer du foie devant la consommation d’alcool et la stéatose hépatique non alcoolique — ne sont pas diagnostiquées et donc, logiquement, pas soignées.

Des décès en augmentation dans le monde

Selon un rapport de l’OMS publié en 2024, « le nombre de décès imputables à l’hépatite virale est en augmentation ». 

Cette maladie est la deuxième cause de décès dû à une maladie infectieuse dans le monde, avec 1,3 million de décès par an, soit autant que la tuberculose, autre maladie infectieuse.

OMS

En France, selon une étude de The Lancet citée par l’Institut Pasteur, on estime que 143 000 personnes sont porteuses chroniques du virus de l’hépatite B. Pour l’hépatite C, environ 134 000 personnes vivent avec une infection chronique, et on compte 4 000 nouveaux cas par an.

Des maladies qui évoluent silencieusement

« À l’occasion de la Journée mondiale contre l’hépatite, nous devons souligner l’importance cruciale d’intensifier les efforts de prévention et de contrôle de l’hépatite virale. L’hépatite chronique est responsable de 50 000 décès évitables chaque année (15 000 pour l’hépatite B et 35 000 pour l’hépatite C), et le nombre de décès par cancer du foie est en augmentation », a déclaré Marieke van der Werf, cheffe de section infections sexuellement transmissibles, virus transmissibles par le sang et tuberculose à l’ECDC.

Les hépatites chroniques, causées le plus fréquemment par les virus de l’hépatite B ou C, peuvent rester asymptomatiques durant des années. L’inflammation chronique du foie peut cependant évoluer lentement et provoquer, à long terme, des complications graves telles que la cirrhose ou le cancer du foie.

En Europe, la vaccination des enfants contre l’hépathite B — il n’existe pas de vaccin contre l’hépatite C — et les programmes de prévention de la transmission mère-enfant ont permis de freiner la propagation.

Cependant, l’augmentation récente des nouveaux cas d’hépatite B aiguë signalés dans la région pourrait refléter une transmission croissante et souligne l’importance de maintenir des programmes de prévention complets.

ECDC

Cependant, l’augmentation récente des nouveaux cas d’hépatite B aiguë signalés dans la région pourrait refléter une transmission croissante et souligne l’importance de maintenir des programmes de prévention complets.

ECDC

L’importance d’un dépistage précoce

D’ici 2030, les Nations unies visent :

  • le diagnostic de 90 % des personnes atteintes d’hépatites chroniques B et C,
  • le traitement de 80 % des personnes éligibles,
  • une réduction de 90 % des nouvelles infections,
  • et une diminution de 65 % des décès liés aux hépatites.

Mais dans l’Union européenne, ces objectifs sont loin d’être atteints. L’ECDC déplore que :

« Une grande proportion de personnes infectées par les hépatites B et C ne sont toujours pas diagnostiquées, et les décès liés aux hépatites n’ont pas diminué, tandis que le nombre de décès par cancer du foie continue d’augmenter. »

Parmi les recommandations clés : la vaccination des enfants contre l’hépatite B (obligatoire en France depuis 2018), un meilleur accès au dépistage et aux soins, et des programmes de réduction des risques pour les personnes qui s’injectent des drogues.

Les virus les plus fréquents en Europe

À noter : les virus de l’hépatite les plus courants en Europe sont les types A, B, C, D et E (VHA, VHB, VHC, VHD et VHE).

Bien que leurs symptômes soient similaires, la gravité et la durée dépendent du virus en cause. Contrairement aux virus de l’hépatite A et E, les virus B et C peuvent entraîner une forme chronique de la maladie, parfois à vie. Le virus D (VHD) ne peut se développer que si le VHB est également présent.

Les virus B et C se transmettent par contact avec des liquides biologiques infectés : sang, rapports sexuels non protégés, ou matériel médical ou d’injection contaminé.

Avec Destination Santé

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.