L’amélioration significative de la position commerciale des États-Unis a été le principal moteur de la croissance du PIB au deuxième trimestre, l’impact des droits de douane continuant de provoquer de fortes fluctuations dans les données américaines. Néanmoins, les consommateurs sont inquiets des perspectives, le secteur de la construction peine à se développer et l’investissement des entreprises s’essouffle. Nous continuons de tabler sur une croissance du PIB de 1,6 % en 2025, contre 2,8 % en 2024.

3 % de croissance du PIB américain au 2e trimestre – Mieux que prévu

Le renversement des échanges commerciaux stimule le PIB du deuxième trimestre

Aux États-Unis, la croissance du PIB au deuxième trimestre s’est établie à 3 % en rythme annualisé, soit un niveau supérieur au consensus de 2,5 %, mais légèrement inférieur à nos prévisions de 3,3 %. Les données montrent que le commerce net a été le principal moteur de la croissance, les importations ayant reflué après leur forte hausse du premier trimestre, les entreprises cherchant à contourner l’introduction des droits de douane. Ainsi, le commerce net a contribué à hauteur de 5 points de pourcentage au taux de croissance global, mais la baisse des stocks, due à la mobilisation des importations du premier trimestre par les entreprises, a soustrait 3,2 points de pourcentage.

Par ailleurs, la consommation publique a contribué de manière négligeable, les réductions des dépenses fédérales ayant été compensées par des augmentations des dépenses des collectivités locales et des États. Parallèlement, les dépenses de consommation ont progressé de 1,4 % en rythme annualisé sur un trimestre, tandis que l’investissement fixe non résidentiel a progressé de 1,9 %, tandis que l’investissement résidentiel a reculé de 4,6 %.

L’évolution de la consommation est essentielle pour les perspectives, car elle représente environ 70 % de l’activité économique mesurée par le PIB. L’anxiété liée à l’impact des tarifs douaniers sur le pouvoir d’achat des ménages, les inquiétudes concernant les perspectives d’emploi et l’incertitude causée par les fortes variations des prix des actifs et de la richesse des ménages ont contribué à un ralentissement progressif de la consommation.

Croissance des dépenses de consommation et sentiment des consommateurs aux États-Unis (1970-2025)

US Consumer Spending and Sentiment

Source : Macrobond, ING (AS:) : Macrobond, ING

La demande intérieure est modérée

Les chiffres publiés hier par le Conference Board ne laissent guère entrevoir de reprise imminente, puisqu’ils sont cohérents avec une croissance des dépenses de 1,5 % au troisième trimestre. L’investissement résidentiel continuera d’être un frein, étant donné la faiblesse du sentiment des constructeurs de maisons et le fait que les prix ont baissé pendant trois mois consécutifs. L’investissement des entreprises pourrait s’améliorer quelque peu en raison de la clarté des relations commerciales, mais l’élan a sans aucun doute été perdu. Nous continuons donc de penser que l’économie américaine devrait croître d’environ 1,5 % cette année et l’année prochaine, comme le prévoit le consensus.

Risque de dissension, mais pas de baisse des taux de la Fed aujourd’hui

Les fluctuations commerciales vont continuer à fausser le taux de croissance global pendant une bonne partie de l’année, en raison de la nature évolutive de la politique commerciale. En dehors de cela, les données restent cohérentes avec un refroidissement de la croissance, mais il semble qu’il n’y ait pas de besoin pressant d’une malgré les demandes du président.

Les gouverneurs de la Fed Chris Waller et Michelle Bowman pourraient bien voter aujourd’hui pour de 25 points de base des taux de la Réserve fédérale, mais avec l’économie qui continue de créer des emplois et un degré élevé d’incertitude quant à l’impact inflationniste des tarifs douaniers, le reste du comité s’y opposera et restera en mode observation des données.

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