Principaux renseignements

  • L’Allemagne a considérablement renforcé ses contrôles aux frontières depuis le mois de mai, refoulant des centaines de personnes qui tentaient d’entrer illégalement sur son territoire depuis la Belgique.
  • Ces mesures plus strictes, mises en œuvre par le nouveau gouvernement allemand, visent à renforcer les frontières extérieures et s’inscrivent dans le cadre d’une politique de contrôle plus strict de l’immigration.
  • Des pays voisins comme la Pologne, le Danemark et la France ont également mis en place des contrôles à l’entrée de l’Allemagne, invoquant des préoccupations liées au terrorisme, à l’immigration clandestine et à la contrebande.

Depuis l’introduction de contrôles frontaliers renforcés en mai, la police allemande a refoulé environ 400 personnes à la frontière belgo-allemande, soit en moyenne cinq personnes par jour. Ces chiffres proviennent du ministère allemand de l’Intérieur et ont été rapportés par le magazine Knack. Entre le 8 mai et le 27 juillet, les autorités ont recensé 387 cas de tentatives ou d’entrée illégale depuis la Belgique. Dans 58 cas, les personnes ont été renvoyées en Belgique en raison de leur statut d’asile, rapportent la Belgischer Rundfunk et l’agence Belga.

Impact au-delà de la frontière belge

L’Allemagne a rétabli les contrôles routiers à ses postes-frontières en septembre et a intensifié ces mesures en mai. En vertu des nouvelles règles, toute personne ne disposant pas de documents d’identité ou de permis de séjour valides peut se voir refuser l’entrée sur le territoire. Cette politique est conforme à la promesse du nouveau gouvernement allemand de renforcer les contrôles aux frontières, en particulier aux frontières extérieures.

L’impact de ces contrôles renforcés ne se limite pas à la frontière germano-belge. En Bavière, les autorités ont renforcé les contrôles le long des routes menant à l’Autriche et à la République tchèque, notamment au pont Saalach à Freilassing et sur l’autoroute A8 entre Munich et Salzbourg.

Les contrôles frontaliers aléatoires se multiplient

Des contrôles approfondis sont également effectués à d’autres frontières allemandes, avec un accent particulier sur les entrées en provenance d’Autriche depuis 2015. À la mi-octobre 2023, le ministère de l’Intérieur a en outre ordonné des contrôles stationnaires à plusieurs postes-frontières vers la Pologne, la République tchèque et la Suisse.

En septembre 2024, l’introduction de contrôles directs aux frontières a touché les frontières avec la France, le Danemark, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. Ces contrôles sont destinés à minimiser les perturbations pour les navetteurs et consistent principalement en des contrôles aléatoires. Les voyageurs en voiture et en train doivent s’attendre à des inspections potentielles.

La Pologne met en place des contrôles d’entrée

La Pologne a commencé à contrôler les entrées en provenance d’Allemagne le 7 juillet, ce qui pourrait entraîner des embouteillages et des retards aux principaux carrefours autoroutiers tels que l’A4 Ludwigsdorf (Görlitz), l’A11 Pomellen (Stettin), l’A12 Francfort (Oder) et l’A15 Forst. Le Danemark a repris les reprise indéfinie des contrôles d’entrée depuis l’Allemagne le 6 octobre 2024, en utilisant principalement une approche variable. La France a mis en place des contrôles frontaliers temporaires pour l’entrée dans le pays à partir du 1er novembre 2024.

Ces mesures visent à lutter contre le terrorisme, l’immigration illégale et la contrebande tout en préservant la sécurité intérieure. Elles sont initialement prévues jusqu’au 31 octobre 2025 et s’appliquent aux frontières terrestres, aériennes et maritimes.

Équipes mobiles et contrôles aléatoires

Les Pays-Bas utilisent des équipes mobiles pour les contrôles frontaliers depuis le 9 décembre 2024, ce qui permet de minimiser les perturbations de la circulation des véhicules privés et du transport des camions. L’Autriche effectue des contrôles aléatoires uniquement lors d’événements spécifiques tels que des rassemblements internationaux majeurs ou des menaces terroristes accrues ; il n’y a pas de contrôles systématiques à l’entrée. La Suisse, en tant que membre de l’espace Schengen mais pas de l’UE ou de l’EEE, n’effectue pas de contrôles systématiques à la frontière avec l’Allemagne. Toutefois, les voyageurs doivent respecter les règlements douaniers internationaux à l’entrée et à la sortie, car les infractions peuvent entraîner de lourdes amendes.

Il est essentiel de se rappeler que, bien que l’Allemagne et ses voisins fassent partie de l’accord de Schengen, qui permet la libre circulation des personnes, les individus sont obligés de présenter une carte d’identité ou un passeport en cours de validité sur demande à tout passage de frontière. Cette exigence s’applique aux voyages routiers et ferroviaires. (uv)