À gauche, lampadaire d’Afra et Tobia Scarpa pour Flos, chiné chez La Lune. Console de Yasmin Bawa, Sainte Anne Gallery.
Flacon, galerie Objets Inanimés. Tabouret en grès, galerie Aurélien Gendras. Au mur, œuvre de Manoela Medeiros, galerie Double V.
Quand on a la chance d’avoir une telle vue, il fut surtout éviter que la décoration prenne le dessus. Ici, l’extérieur prime », confie Dorothée Delaye, qui conçoit depuis une dizaine d’années des décors de résidences privées, d’hôtels et de restaurants, dont le Mimosa de l’hôtel de la Marine à Paris. Tombée sous le charme de la cité phocéenne, elle acquiert, il y a trois ans, cette maison d’armateur construite dans les années 1930, perchée face à la mer avec une vue à 180 degrés. Agrandie dans les années 1970 par un architecte local reconnu, cette rare propriété avec son jardin en restanques conquiert Dorothée. Elle y trouve l’ancrage idéal pour partager sa vie entre Paris et le Sud, où elle réalise de nombreux projets d’envergure sur la Riviera. Parmi eux, le nouveau Monte-Carlo Beach Club ou l’hôtel 5 étoiles Beau Rivage à Bandol, dont l’ouverture est prévue au printemps 2027.
Dans la chambre, chevet en grès de Denis Castaing, galerie Aurélien Gendras. Boîte Akan en bronze, La Lune. Tête de lit en tissu Larsen.
Œuvre textile vintage, Memòri Studio. Lampe en bois vintage, galerie Objets Inanimés. Chevet Ponant et chaise Bise, Dorothée Delaye.
Dorothée souhaitait ici célébrer l’esprit originel de la maison, l’investir sans la dénaturer. « J’ai remis au goût du jour son âme première, celle des années 1970. C’est une maison très robuste, en béton armé, typique de l’époque, car elle est en front de mer. J’ai gardé les grandes baies vitrées, comblé certains passages des portes en marbre rouge Alicante, conservé les matériaux existants comme la pierre et le bois », explique-t-elle. Ce qui lui donne des airs de villa californienne revisitée. Solaire et singulière, cette maison est pensée pour partager et accueillir, comme un éden au cœur de Marseille.
Dorothée Delaye dans son salon. Tabouret en grès, galerie Aurélien Gendras. Luminaire, Galerie BSL. Dans la bibliothèque, collection de
céramiques, Volume Ceramics.
Photos encadrées, Marie Veidig.
Le jardin composé de terrasses sur différents niveaux et la piscine creusée dans la roche forment une oasis au milieu des plantes méditerranéennes, à l’écart de l’agitation de la ville. « Le grand pin devant la terrasse est comme un tableau. Entre la mer et la végétation, l’extérieur est une œuvre mouvante et vivante toute l’année », s’émerveille Dorothée. Pour permettre à la flore de faire corps avec la maison, elle a imaginé pour l’intérieur une coque neutre, soulignée de subtilités. « Le fil conducteur est la matière. J’ai choisi des matériaux chaleureux comme le bois ou la fibre naturelle et une multitude de détails qui s’intègrent bien dans cette enveloppe seventies », poursuit l’architecte d’intérieur. Son amour pour les textures et les textiles travaillés se décline ainsi sur les trois niveaux de la maison. La décoration est ponctuée « d’éléments audacieux, de pièces d’art éclectiques et de coups de cœur », revendique-t-elle. Du mobilier chiné dialogue avec des créations de designers et d’artistes contemporains qu’affectionne Dorothée, comme Carlès & Demarquet, Yasmin Bawa, Léa Zéroil ou Rémi Bracquemond.
Sur la table basse Santa Ana signée Dorothée Delaye, verre à pied et coquillage en cuir, L’Œil de KO. De part et d’autre, coussins en tissu Nobilis.
Sur la table basse de Carlès & Demarquet, vase et coupe, L’Œil de KO. Vide-poche en cristal de roche de Léa Zeroil. Vase en céramique, La Lune. Au fond,
fauteuil Le Corbusier, table d’appoint de Yasmin Bawa et lampe de Max Sauze, galerie Objets Inanimés. Au sol, tapis Toulemonde Bochart par Dorothée Delaye.
Ses propres créations prennent également vie dans cet intérieur, à l’instar de son nouveau tapis Sabbia, réalisé en collaboration avec Toulemonde Bochart. Son mobilier autoédité célèbre l’artisanat d’art et ses matériaux fétiches comme la céramique émaillée, la pierre de lave, les bois précieux. On retrouve notamment, dans la maison, la table basse Santa Ana, en bronze et pâte de verre, et le mobilier d’extérieur Meltem, inspiré de l’univers de bord de mer, si cher à Dorothée, dont les pièces sont en vente en exclusivité chez The Invisible Collection. Ce mélange de matières vibrantes et d’inspirations méditerranéennes rend ainsi ce refuge citadin, ouvert sur l’extérieur, aussi serein que profondément incarné.
Dans la cuisine, sur l’îlot, luminaire d’Agnès Debizet, galerie Yves Gastou, et coupe, L’Œil de KO.
Tabourets, NES Gallery. Sur les étagères, vaisselle en céramique, La Lune. Vase en grès, galerie Objets Inanimés.
Sur la terrasse, table et chaise d’extérieur Meltem, Dorothée Delaye. Coupe en céramique, La Lune.