POLITIQUE – Persona non grata. Alors que s’ouvre la billetterie du ZEvent, l’inscription du député Ensemble pour la République (EPR) Denis Masseglia lui a valu de vives critiques en raison de son vote en faveur de la loi Duplomb. Au point que les organisateurs ont décidé d’exclure toute personne exerçant ou ayant exercé un mandat politique de l’événement.

Le 27 juillet, le député Renaissance partage sur X une capture d’écran de son inscription ZEvent. Celui-ci, organisé depuis 2016, a une visée caritative : cette année, les fonds seront reversés à cinq associations, dont la Ligue contre le cancer. Problème : Denis Masseglia a voté en faveur de la loi qui réintroduit l’acétamipride, « potentiellement cancérogène » selon des études notamment mises en avant par… la Ligue contre le cancer.

Dans ce contexte, et alors que la pétition contre la loi Duplomb a dépassé les 2 millions de signataires sur le site de l’Assemblée, l’inscription de Denis Masséglia au ZEvent lui a été reprochée par les opposants au texte. « Voilà le vrai visage de la violence macroniste : Denis Masséglia a voté POUR la loi Duplomb qui va faire exploser le nombre de cancers. Mais il vous demande ensuite de piocher dans vos économies pour réparer les dégâts de leur politique », a par exemple dénoncé sur X la présidente du groupe Mathilde Panot.

« Zevent : cette année ça donne pour la Ligue contre le cancer. On a un député qui fait le Zevent en ayant voté la Loi Duplomb, mdrr fin de la vanne », a aussi ironisé le streamer Dofla. « Ce député : inscription à ZEvent dont les fonds récoltés seront, entre autres, reversés à la Ligue contre le Cancer. Aussi ce député : a voté pour la loi Duplomb », souligne aussi la députée écologiste Marie-Charlotte Garin.

« Neutralité partisane et confessionnelle » imposée

Prenant la parole le 30 juillet sur X, Denis Masseglia a défendu sa participation, rappelant son engagement de long terme pour le développement des jeux vidéo et de l’e-sport en France. En 2017, il avait lancé la création du premier groupe d’étude sur le jeu vidéo à l’Assemblée nationale, obtenant le soutien des ministres de la Culture et du Numérique de l’époque.

« Cette culture (du jeu vidéo) m’a aidé à tenir bon », écrit Denis Masseglia dans un communiqué rendu public le 30 juillet. « Cette passion est celle qui a guidé la décision dont il est aujourd’hui question. Car le ZEvent incarne le meilleur de ce qu’elle offre. Désireux de prendre part à un événement extraordinaire, empreint de valeurs positives, je me suis inscrit. Et ce en respectant les prérequis imposés aux streamers par l’organisation », poursuit-il.

L’élu assure n’avoir entrepris « aucune démarche pour se retirer », en dépit d’un « déferlement de haine » à son égard. Néanmoins, il a indiqué être prêt à le faire si les organisateurs en décidaient ainsi. Ce qui a finalement été le cas.

En début de soirée, le ZEvent a publié sa première « charte de participation ». La polémique entourant Denis Masseglia n’est pas mentionnée et l’un des créateurs Zerator – de son vrai Adrien Nougaret – affirme que la charte a été mise en place en raison de « l’envergure que prend l’ouverture cette année et l’engouement » du public. Néanmoins, la charte impose une « neutralité partisane et confessionnelle » au nom de quoi la participation de toute personne « exerçant un mandat (local, régional, national, européen) ou ayant exercé un mandat dans le passé ne peut participer ». Une façon de clore la polémique.

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Lancé en 2016, le ZEvent est un marathon de streaming caritatif, orienté jeux vidéo mais pas uniquement. Lors de lives sur trois jours, les streamers participants incitent leurs spectateurs (« viewers » dans le jargon) à faire des dons, parfois avec des promesses de challenge. Les cagnottes récoltées sont ensuite mises en commun. À partir de 2021, l’événement a rapporté plus de 10 millions d’euros, reversés à des associations choisis par les organisateurs, comme Action contre la Faim, SeaSheperd, WWF ou le Secours Populaire.