HANDOUT / AFP
La ville de Kiev a été touchée par des frappes russes ce jeudi matin.
UKRAINE – Aucun signe de trêve à l’horizon. À seulement quelques jours de la date butoir fixée par Donald Trump à Vladimir Poutine pour mettre un terme à la guerre en Ukraine, le Kremlin semble renforcer son offensive. Ce jeudi 31 juillet au matin, Kiev fait état de six morts après une attaque de missiles et de drones sur la capitale, tandis que la Russie se vante d’avoir conquis la ville de Tchassiv Iar, à l’est de l’Ukraine.
Tchassiv Iar, au cœur des combats depuis des mois, « a été libérée » par les forces russes, a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
La prise de cet ancien bastion de l’armée ukrainienne dans la région de Donetsk pourrait accroître le danger pour des villes comme Kramatorsk et Sloviansk, bases logistiques importantes de l’armée ukrainienne et où de nombreux habitants se trouvent encore.
La conquête de cette ville a toutefois été démentie par l’armée ukrainienne. « Ce n’est pas vrai (…), c’est un mensonge total », a déclaré à l’AFP Viktor Tregoubov, porte-parole du groupement de forces Khortytsia, chargé de la zone.
« Un matin horrible »
De son côté, l’armée de l’air ukrainienne affirme que la Russie a lancé « 309 drones de frappe de type Shahed et divers » autres drones, ainsi que « huit missiles de croisière » sur l’Ukraine, en ciblant principalement Kiev.
« À l’heure actuelle, six personnes ont été tuées, dont un garçon de six ans et sa mère », a dénoncé le président Volodymyr Zelensky sur les réseaux sociaux. Il a dénoncé un « nouveau spectacle meurtrier » de la part de la Russie, alors que les États-Unis pressent Moscou de mettre un terme à plus de trois ans d’invasion de l’Ukraine. « Aujourd’hui, le monde a vu une fois de plus la réponse de la Russie à notre désir de paix, partagé avec l’Amérique et l’Europe », a poursuivi le dirigeant ukrainien.
Évoquant « un matin horrible à Kiev », où « des bâtiments résidentiels ont été détruits et des écoles et hôpitaux endommagés », le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andriï Sybiha a estimé sur X qu’il était « temps de mettre la pression maximale sur Moscou ». « Le président Trump a été très généreux et très patient avec Poutine, essayant de trouver une solution », a-t-il poursuivi. « Il est temps de synchroniser toutes les mesures de sanctions. Il est temps d’imposer la paix par la force » alors que le président russe « ne cherche qu’à détruire et tuer ».
« Nous devons bloquer complètement la machine de guerre russe (…) utiliser tous les avoirs russes gelés – y compris les richesses volées issues de la corruption – pour défendre le monde contre l’agression russe », a abondé Zelensky, s’exprimant par lien vidéo lors d’une conférence en Finlande marquant les 50 ans des Accords d’Helsinki.
« Changement de régime »
« Je crois que la Russie peut être poussée à mettre fin à cette guerre », a-t-il ajouté. « Mais si le monde ne vise pas un changement de régime en Russie, cela signifie que même après la fin de la guerre, Moscou continuera à tenter de déstabiliser les pays voisins. »
Les nouvelles frappes russes interviennent alors que le président américain Donald Trump a annoncé lundi 28 juillet réduire le délai laissé à Vladimir Poutine pour mettre un terme à la guerre en Ukraine, se disant « très déçu » par l’attitude de son homologue. Initialement de 50 jours, ce délai est passé à « dix jours ».
En cas de poursuite des offensives au-delà du 8 août, les États-Unis envisagent notamment de prendre des « sanctions secondaires », c’est-à-dire des sanctions touchant les pays qui achètent des produits russes, par exemple des hydrocarbures, afin d’assécher les revenus de Moscou.