Donald Trump continue de signer des accords avec les partenaires commerciaux des États-Unis. Après celui annoncé avec le Japon la semaine dernière, c’est au tour de l’Union européenne. Malgré les divergences politiques et le grand déséquilibre commercial entre ces deux énormes blocs économiques, il semble enfin y avoir une certaine stabilité. Mais dans le paysage automobile, qui gagne et qui perd de cette nouvelle réalité ?
Qui sont les gagnants ?
Bien qu’il s’agisse du constructeur dont les volumes de vente de voitures produites localement aux États-Unis sont les plus faibles, Volvo/Polestar est le grand gagnant de cet accord. Les chiffres de vente pour le premier semestre de cette année montrent que la marque a vendu un total de 70 200 véhicules neufs aux États-Unis, dont 60 800 ont été importés de l’UE.
Étant donné que 87 % du volume de ses ventes aux États-Unis sont liés au commerce avec l’UE, les nouveaux droits de douane de 15 % auront un impact sur le prix final de ses voitures, mais ce sera certainement mieux que ce qui avait été annoncé au départ.
En effet, le constructeur suédois détenu par la Chine est également le plus exposé à la demande américaine, puisque les ventes de ses voitures fabriquées dans l’UE aux États-Unis représentaient près de 16 % de ses volumes globaux au premier semestre 2025. Les États-Unis sont un marché important pour ces deux marques, et c’est précisément la raison pour laquelle elles augmentent la production dans leur usine de Caroline du Sud.
Les Volvo EX90 et Polestar 3 sont les modèles qui y sont actuellement produits, tandis que la marque a annoncé que la prochaine génération du XC60 y sera également produite.
Photo : Volvo
Le deuxième gagnant est Mercedes. D’une part, elle aussi dépend fortement des produits européens pour ses ventes aux États-Unis. D’autre part, elle n’est pas exposée aux difficultés commerciales et aux droits de douane plus élevés imposés aux produits en provenance du Mexique et du Canada.
En fait, alors que la marque allemande a vendu près de 90 000 voitures produites dans l’UE aux États-Unis au cours du premier semestre 2025, elle n’a vendu que 4 400 unités de GLB produites au Mexique au cours de la même période. Ce nouvel accord mettra-t-il un terme à l’idée de localiser la production du GLC, son deuxième modèle le plus populaire, aux États-Unis ?
Moins cher que les importations en provenance du Mexique et du Canada
Si ce nouvel accord commercial soulage quelque peu les constructeurs automobiles européens, il ne résout pas les tensions que l’administration Trump entretient avec ses voisins. Les voitures importées du Mexique et du Canada continuent d’être soumises à des droits de douane élevés, ce qui complique la vie des constructeurs qui importent de ces pays.
Deux d’entre eux sont Stellantis et Volkswagen, qui d’un côté gagnent à l’accord commercial avec l’Europe, mais d’un autre côté restent exposés à des droits de douane plus élevés sur leurs voitures mexicaines et canadiennes. GM est également perdant, car il n’importe rien d’Europe, mais 35% de ses volumes du premier semestre aux États-Unis proviennent du Mexique et du Canada.
L’auteur de l’article, Felipe Munoz, est spécialiste de l’industrie automobile à JATO Dynamics.