Quatre cents rabbins du monde entier, dont Jonathan Wittenberg, le chef des juifs Massorti au Royaume-Uni et d’autres rabbins britanniques de premier plan, ont appelé le gouvernement de Netanyahu à cesser son «indifférence cruelle face à la famine».

Ils ont averti que «le peuple juif est confronté à une grave crise morale», ajoutant : «Nous ne pouvons pas cautionner les massacres de civils, y compris un grand nombre de femmes, d’enfants et de personnes âgées, ni l’utilisation de la famine comme arme de guerre.»
Pour le journal israélien de gauche The Haaretz, les images de la famine causée par Israël à Ghaza, et parvenues au président américain Donald Trump via Fox News, ont forcé le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, à revenir sur la politique menée par son gouvernement au cours des derniers mois. Il a été contraint, écrit la même source, d’ouvrir des couloirs humanitaires, d’autoriser les largages aériens d’aide et de commencer à se coordonner avec des organisations internationales, tels l’Onu et les Croissants-Rouges jordanien et égyptien.
Le journal estime que «ce changement de position d’Israël, même tactique, reflète un échec désastreux de la politique menée par Israël ces derniers mois pour faire pression sur le Hamas. Or, cette politique s’est soldée par une catastrophe humanitaire qui a ébranlé l’image d’Israël à l’échelle internationale et a incité même ses plus proches alliés à agir». Les images terrifiantes de la famine et de l’armée israélienne qui tire sur les Palestiniens affamés ont eu un impact considérable sur l’opinion publique, aussi bien israélienne qu’internationale.
Partout dans le monde, les Israéliens font l’objet d’attaque et de violences en raison de la guerre génocidaire contre Ghaza, et les soldats de leur armée traqués par les ONG internationales de défense des droits de l’homme dans de nombreux pays. C’est ainsi que le gouvernement belge a renvoyé hier les dossiers de deux militaires israéliens devant la Cour pénale internationale (CPI) après les avoir arrêtés et auditionnés sur des crimes de guerre et contre l’humanité à Ghaza, avant de les libérer.
Au moins une centaine de plaintes ont été déposées dans de nombreux pays contre des soldats pour leur participation au génocide à Ghaza, par la Fondation palestinienne Hind, domiciliée en Belgique. 
C’est dans ce contexte de colère populaire contre la politique d’utilisation de la nourriture comme arme de guerre que Steve Witkoff, l’envoyé spécial de Donald Trump, sera dès aujourd’hui à Tel-Aviv. Certains journaux américains affirment qu’il se rendra à Ghaza pour constater de visu le dispositif de distribution de nourriture, géré par la très controversée Fondation humanitaire pour Ghaza, financée en partie par les USA et sécurisée par l’armée israélienne, et dont les sites de collecte des colis alimentaires se sont transformés en piège mortel pour les affamés à la recherche de nourriture. Certains médias américains affirment, par ailleurs, que durant cette visite, il sera aussi question de la reprise des négociations pour un accord de cessez-le-feu, après la remise par Israël de ses remarques sur la réponse du Hamas à la mouture de l’accord en pourparlers.