15.000 morts sont liés à l’hépatite B et 35.000 à l’hépatite C selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. © Adobe Stock
Elles ne font pas les gros titres, et pourtant : les hépatites virales sont responsables chaque année de dizaines de milliers de décès en Europe. « C’est une épidémie silencieuse », reconnaît l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui alerte : plus de 65 % des cas d’hépatite B et 62 % des cas d’hépatite C en Europe ne sont pas diagnostiqués.
Résultat, des malades qui l’ignorent, parfois pendant des années, jusqu’à ce que la maladie se déclare sous la forme la plus grave : cirrhose ou cancer du foie.
Une menace invisible qui progresse La situation en France : des chiffres qui inquiètent
En France, plus de 135 000 personnes seraient atteintes d’une hépatite B chronique, mais à peine une sur cinq connaît vraiment son statut, selon Santé publique France (Santé Publique France, 2016). Pour l’hépatite C, la prévalence est similaire : environ 0,3 % de la population adulte serait touchée, soit près de 200 000 personnes. Là encore, une large part l’ignore.
Des campagnes locales tentent de combler ce retard. À Saint‑Denis (La Réunion), par exemple, à l’occasion de la Journée mondiale contre les hépatites (30 juillet 2025), un dépistage gratuit et anonyme a été proposé, permettant aux habitants de connaître leur statut en quelques minutes.
Une Europe fortement touchée
À l’échelle européenne, les chiffres donnent le vertige. Près de 5 millions de personnes vivent actuellement avec une infection chronique par l’hépatite B ou C, selon le dernier rapport du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Ensemble, ces infections entraînent environ 50 000 décès par an.
Le diagnostic reste trop tardif. La majorité des pays ne disposent pas de données fiables sur le parcours complet du patient (dépistage, diagnostic, traitement, suivi). Autrement dit, des milliers de malades passent entre les mailles du filet chaque année.
Pourquoi autant de malades ignorent-ils leur infection ?
La raison est simple : les hépatites B et C sont souvent asymptomatiques pendant des années. Pas de douleur, pas de fièvre, pas de signe visible. La maladie progresse silencieusement, endommageant le foie sans prévenir. Alors, beaucoup découvrent leur infection à un stade avancé, parfois au moment du diagnostic d’un cancer du foie.
Et pourtant, les solutions existent :
Dépistage : des centres gratuit et accessibles partout
En France, le dépistage se fait principalement via les CeGIDD (Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic), accessibles partout sur le territoire. Il est gratuit et anonyme, et peut être complété par la vaccination contre le VHB.
À l’échelle nationale, le taux de dépistage a progressé. En Île‑de‑France, par exemple, plus de 100 tests pour 1 000 habitants ont été réalisés en 2021. Un chiffre en hausse par rapport aux années précédentes selon Santé Publique France.
À SAVOIR
En France, la vaccination contre l’hépatite B est obligatoire pour tous les nourrissons depuis 2018. Elle protège efficacement dans plus de 90 % des cas et reste le meilleur moyen d’éviter l’infection et ses complications graves (Santé publique France).
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