Une étude inédite de l’Institut géoscientifique de l’Université de Toulouse, publiée ce jeudi 31 juillet 2025 dans la revue Plos One et consultée par Franceinfo, révèle que « la charge réelle des microplastiques inhalés a jusqu’à présent été massivement sous-estimée ».

Chaque jour en France, les adultes respirent en moyenne 68 000 microplastiques ; environ 47 000 pour les enfants. Pas plus grandes que 10 micromètres, invisibles à l’œil nu, ces particules flottent dans les endroits clos dans lesquels nous passons 94 % de notre temps : appartements, bureaux, voitures, etc.

2 238 particules par mètre cube d’air

Ces microplastiques viendraient des matériaux utilisés dans ces espaces clos. L’étude toulousaine relève particulièrement la présence de polyéthylène et de polyamide, présents autant dans les textiles, que les meubles ou les revêtements des voitures. D’après ces résultats, dirigés par Nadiia Yakovenko, les salons contiendraient 528 particules par mètre cube d’air ; dans les habitacles de voitures, cela avoisine plutôt les 2 238 microplastiques.

Ces calculs, réalisés dans un large échantillon de foyers du sud de la France, sont « 100 fois plus élevés » que les précédentes estimations, alertent les chercheurs.

Lire aussi : Le big bang des tarifs de l’eau se traduira-t-il dans vos factures ?

Des risques pour la santé

D’après les scientifiques toulousains, le risque pour la santé est réel. Ces microplastiques, principalement des fibres ou des fragments irréguliers, ont plus de facilité à se déposer sur les voies respiratoires humaines. « Les additifs contenus dans ces microplastiques leur permettent de circuler facilement dans le corps, en se déposant dans le sang », détaille au micro de Franceinfo l’un des chercheurs de l’Université de Toulouse.

D’autant que les poumons ne sont pas capables d’éliminer ces particules, les laissant stagner des années dans l’organisme. Cela peut donc autant être à l’origine qu’augmenter les risques d’inflammations et de cancers.