Par
Anthony Assemat
Publié le
31 juil. 2025 à 12h28
Après une saison historique mais marquée par le décès de Josaia Raisuqe, le Castres Olympique va tenter de faire au moins aussi bien dans un Top 14 toujours plus relevé. Voici l’équipe type de Castres la saison prochaine.
Les arrivées : le club fidèle à la filière Pro D2
Chaque année, le Castres Olympique fait dans la stabilité et la couture pour peaufiner son effectif. La saison 2025-2026 ne dérogera pas à la règle et le CO poursuit sa stratégie de recrutement axée notamment sur la filière de la Pro D2.
On observera de près les prestations de deux jeunes déjà rompus à ce championnat. Pour le talonneur d’Oyonnax Teddy Durand (25 ans), c’est un retour au plus haut niveau : il était déjà dans l’effectif haut-bugiste en 2023-2024 lors de leur passage en Top 14 et avait réalisé 23 feuilles de match, la majorité en tant que titulaire. Ajoutez à cela ses quasi-90 matchs en Pro D2 et vous tenez là un profil solide pour remplacer Gaëtan Barlot, parti à l’UBB.
A l’aile, aux côtés des Palis, Hulleu, Ambadiang et Baget, Adam Vargas (24 ans) débarque de Valence-Romans pour étoffer la concurrence. Il a connu la Nationale et la Pro D2 avec les Damiers (22 essais inscrits lors des deux dernières saisons de Pro D2) et sa progression l’a naturellement amené vers une écurie du Top 14. Le genre de profil qui peut coller parfaitement au projet de jeu de Xavier Sadourny. Mais il devra gommer son principal défaut : l’indiscipline. Huit cartons jaunes et un rouge en 44 matchs, c’est un peu trop pour un ailier…
Castres a une relation particulière avec ses joueurs fidjiens. Parmi les cinq joueurs de l’effectif à venir, deux vont découvrir le stade Pierre-Fabre : l’arrière polyvalent Vuate Karawalevu (Fijian Drua) et le 3e ligne Veresa Ramototabua (Oyonnax).
Les arrivées :
– Teddy Durand (talonneur, Oyonnax)
– Adam Vargas (ailier, Valence-Romans)
– Vuate Karawalevu (arrière, Fijian Drua)
– Veresa Ramototabua (3e ligne Oyonnax)
Les départs : Barlot et Zeghdar s’en vont, Dumora dans le staff
La particularité des Tarnais à l’intersaison ? Ils n’ont quasiment pas perdu de joueur titulaire indiscutable. Le seul départ notable dans cette catégorie est le talonneur international Gaëtan Barlot (capitaine cet été pour le deuxième test en Nouvelle-Zélande avec l’équipe de France), parti relever le défi bordelais.
Car si le départ d’un champion olympique est forcément marquant, en l’occurrence celui d’Antoine Zeghdar, médaillé d’or il y a un an à Paris, le centre-ailier n’est apparu que quatre fois la saison dernière avec les Bleu et Blanc (pour une seule titularisation lors du naufrage castrais au Stadium contre Toulouse)… Il revient dans le circuit à 7 et a signé un nouveau contrat avec la FFR.
A l’arrière, Julien Dumora (37 ans) a stoppé sa carrière mais a intégré le staff tarnais. Après 11 saisons comme titulaire inamovible du poste (un titre de champion de France en 2018 à la clé), les clés du camion ont progressivement été laissées au jeune Théo Chabouni.
Un seul regret : celui de ne pas avoir vu davantage le prometteur ouvreur géorgien Luka Matkava, arrivé comme joker médical de Pierre Popelin. Il devrait engranger plus de temps de jeu avec Oyonnax, en Pro D2.
Les départs :
– Gaëtan Barlot (talonneur, UBB)
– Antoine Zeghdar (centre-ailier, France 7)
– Julien Dumora (arrière, retraite)
– Yann Peysson (3e ligne, Brive)
– Luka Matkava (ouvreur, Oyonnax)
– Joris Dupont (centre, Mont-de-Marsan)
– Izaiha Moore-Aiono (3e ligne, Valence-Romans)
L’objectif : retrouver le Top 6… en pensant à Raisuqe
Castres reste sur une saison marquée par le décès brutal du Fidjien Josaia Raisuqe, endeuillant le Top 14 et rendant la fin de saison particulière d’un point de vue psychologique.
Sportivement, c’est une saison historique, marquée par un quart de finale en Champions Cup. Chose qui ne lui était plus arrivée depuis… 23 ans ! En Top 14, si le club du président Pierre-Yves Revol n’a pas ramené un 6e Bouclier de Brennus dans la vitrine, il est parvenu à atteindre les phases finales face à une rude concurrence (La Rochelle, Pau, Montpellier…) et pour la première fois depuis leur épopée de 2022. Mais la barre était trop haute en barrage à Toulon, qui a fait exploser le CO dans le dernier quart d’heure (52-23).
Xavier Sadourny n’a pas (encore) affiché d’objectif précis. Sur le site internet du club, il a simplement indiqué avoir « hâte que l’on rentre un petit peu plus dans le rugby, qu’on arrive à revoir tout ce que l’on a fait l’an dernier. Il me tarde aussi les matchs amicaux pour savoir où nous en sommes. Et puis forcément, je suis impatient de débuter le championnat, de retrouver Pierre Fabre face à la Section Paloise le 6 septembre. On a du temps mais ça va vite arriver ! Il nous reste une seule chose à faire et à faire bien : bosser ! ».
Mais avec un effectif quasiment inchangé et qui se connait par coeur, le Top 6 sera forcément dans les têtes. Avec, comme chaque année, le secret espoir d’être le poil à gratter et l’équipe qui va déjouer les pronostics. Après tout, depuis 2018, au milieu des cinq Brennus remportés par le Stade Toulousain, Castres est le seul club à avoir battu les Rouge et Noir en phase finale de Top 14 (2018 et 2022). Alors, qui sait…
L’équipe type de Castres
Xavier Sadourny, promu manager en janvier 2025 en remplacement de Jérémy Davidson, connait sa première intersaison dans la peau d’un numéro un. Il peut compter sur une ossature solide, et des joueurs qui ont déjà des repères communs.
On guettera la concurrence au talonnage, où le départ de Barlot peut rebattre les cartes, tandis que Louis Le Brun, installé à l’ouverture et qui a passé un cap la saison dernière, devra prouver qu’il peut encore hausser son niveau et assumer ce rôle de leader avec le numéro 10 sur le dos.
Enfin, le public de Pierre-Fabre ne découvrira pas au débotté le successeur de Julien Dumora à l’arrière. Théo Chabouni a progressivement pris le relais et il devrait être le numéro 1. Bon relanceur et doté d’un jeu au pied fiable, on observera ses performances de près.
Le XV type de Castres : Chabouni ; Palis, Botitu, Goodhue, Baget ; (o) Le Brun, (m) Arata ; Delaporte, Papali’i, Babillot ; Vanverberghe (ou Nakarawa), Ducat ; Collier, Durand, Walcker.
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