Avez-vous pensé à estimer le poids de la taxe foncière dans votre budget d’achat immobilier ? Le courtier de prêts immobiliers Meilleurtaux a publié ce jeudi une étude quant au poids de la taxe foncière dans le budget des néopropriétaires dans les principales villes françaises.

Meilleurtaux a basé ses estimations sur l’achat d’un logement de 70m² avec un emprunt de 20 ans. Dans cette hypothèse, la taxe foncière s’élève en moyenne à 118 euros par mois, soit une hausse de près de 5 % par rapport à l’an dernier. Le poids de cette taxe foncière représente en moyenne 1,3 mensualité en plus par an, contre 1,1 l’an passé. « Dans un contexte de baisse des prix de l’immobilier et des taux de crédit (3,25 % en moyenne actuellement contre 3,75 % il y a un an), la hausse continue des taxes foncières ne fait qu’augmenter leur poids dans le budget total des propriétaires par rapport aux mensualités de crédit », analyse Aga Bojarska-Serres, experte chez Meilleurtaux.

Saint-Étienne tout en haut, Lyon et Paris en queue de classement

Toutefois, cette moyenne cache de fortes disparités géographiques. Plus les prix de l’immobilier et donc les mensualités de crédit sont élevées, moins le poids de la taxe foncière est important. A contrario, lorsque le prix de l’immobilier est relativement bas, le poids de la taxe foncière est plus important.

C’est justement ce qu’a calculé Meilleurtaux en comparant ce poids de la taxe foncière dans les 32 plus grandes villes françaises. Ainsi Nice, Lyon, Aix-en-Provence et Paris figurent en bas du classement du fait des prix élevés sur le marché de l’immobilier.

À l’inverse, Saint-Étienne truste la première place du classement. Il ne coûte à peine plus de 80 000 euros pour faire l’acquisition d’un 70m², mais la taxe foncière fera grimper les frais puisqu’elle représente l’équivalent de 3,1 mensualités à débourser en plus par an, soit 1 452 euros. De la même façon, d’autres villes moyennes telles que Nîmes (2,2 mensualités en plus par an), Le Havre (2,2), Perpignan (2), Limoges ou Mulhouse (1,9) connaissent la même problématique.

« Un saut de charge loin d’être négligeable »

Ces frais sont aussi très dépendants des politiques locales. Meilleurtaux prend l’exemple de Nice, où la taxe foncière a augmenté de 21 %, soit 0,2 mensualité en plus par an, sachant que le prix de l’immobilier est déjà élevé. « Le poids de cette taxe foncière est un élément clé qu’il faut absolument intégrer dans son budget d’achat, notamment pour les primo-accédants qui ne la payaient pas en tant que locataires. C’est un saut de charge loin d’être négligeable », avertit Aga Bojarska-Serres.

À Grenoble par exemple, la mensualité moyenne pour un appartement de 70m² avec un emprunt de 20 ans s’élève à 1 051 euros. Mais une fois la taxe foncière intégrée, la mensualité s’élève à 1 184 euros, soit 133 euros par mois en plus à anticiper dans le budget. À Dijon, il faudrait anticiper une hausse de 141 euros lorsque l’on intègre la taxe foncière à son budget, tandis qu’à Strasbourg, l’ajustement serait de 100 euros et « seulement » de 86 euros à Lyon.

Si l’étude se concentre sur le poids de la taxe foncière dans l’ensemble du budget, elle permet également d’avoir une vue d’ensemble sur le montant de cette taxe dans les différentes villes. On note ainsi qu’elle est relativement basse à Mulhouse (974 euros), Lille (1 004 euros) ou Lyon (1 035 euros) mais qu’elle est bien plus importante à Nîmes (1 805 euros), Montpellier (1 781 euros) ou Nantes (1 780 euros).