Par

Emma Derome

Publié le

31 juil. 2025 à 17h46

Aubergines longilignes, tomates indigo, basilic pourpre et courgettes jaunes : légumes et fruits déploient leur palette de couleur estivale sur les étals du nouveau primeur de la rue Joffre, « À Côté », boutique indépendante mais petite sœur du traiteur de quartier, Le Cellier, situé… juste à côté.

Ouvert début juin, cette échoppe se spécialise dans le bio et le local, mais offre aussi une sélection alléchante de fromages italiens.

« Vous ne trouverez jamais de bananes ici »

Nul besoin de passer la porte pour être happé par la fraîcheur des produits : oignons en botte, salades ou tomates viennent directement de la ferme de Maubreuil, à Carquefou. Les œufs viennent Machecoul, plus au sud du département. Tandis que les burrata, scamorza fumée ou ricotta livrées depuis les Pouilles (Italie) avoisinent le beurre de baratte de la région.

« C’est un parti pris d’avoir d’un côté des produits régionaux, français, voire pays limitrophes pour le côté primeur, et de l’autre des produits étrangers sélectionnés, qu’on trouve moins chez les fromageries du coin, qui proposent plus des classiques », détaille Adélie, qui a co-fondé Le Cellier avec son conjoint Olivier, il y a quatre ans, à la sortie du Covid.

Le couple, qui proposait déjà depuis deux ans de la vente de paniers de fruits et légumes locaux dans leur établissement, a sauté sur l’occasion lorsque leur voisin de pallier, coiffeur historique du quartier, a lâché son local.

« Ici, vous ne trouverez jamais de bananes, par exemple », poursuit la cheffe avec fierté. Seuls des fruits de la passion de Sicile ou des kiwis français sont au menu côté exotique, mais de la goyave des Pays de la Loire est annoncée.

« Ce petit chèvre, mieux vaut ne pas tomber dedans »

Odile, octogénaire, est une cliente ponctuelle qui habite dans la résidence seniors voisine. Elle est contente d’enfin pouvoir faire ses courses près de chez elle. « J’ai testé une fois leur petit chèvre, mieux vaut ne pas tomber dedans, ça part vite ! » glisse celle qui, à son grand âge, ne peut plus se rendre dans les supermarchés du coin toute seule.

La rue Joffre prend un air de village grâce à la piétonnisation et l'ouverture de nouveaux commerces de proximité.
La rue Joffre prend un air de village grâce à la piétonnisation et l’ouverture de nouveaux commerces de proximité. (©Emma Derome / Actu Nantes)

Les clients retraités font partie des préférés de Marion, qui tient la boutique avec son grand sourire. « J’ai vraiment l’impression de tenir un commerce de proximité, de rendre service », nous dit-elle.

Des œufs au lait ou des crèmes dessert ont été rajoutés à la sélection de produits disponibles à la demande des anciens. « C’est la définition du métier passion : on ne va pas juste acheter notre stock et le poser là. On crée du lien », résume Adélie.

Pour quel prix ?

Quant aux prix, ils ne sont naturellement pas ceux du Super U du quartier. Les nectarines tournent autour des 10€/kg, les prunes des 8 ou 9€/kg, les tomates sont à un peu moins de 7€/kg et les abricots à 6,50€/kg.

« Je n’ai pas l’impression qu’on assassine les gens non plus », justifie Adélie. « On a à cœur de proposer de bons produits, et je préfère faire des marges un peu moins importantes mais proposer des produits originaux et variés. »

La rue Joffre prend un air de village grâce à la piétonnisation et l'ouverture de nouveaux commerces de proximité.
La rue Joffre prend un air de village grâce à la piétonnisation et l’ouverture de nouveaux commerces de proximité. (©Emma Derome / Actu Nantes)

Le duo à la tête du Cellier récupère d’ailleurs tous les fruits et légumes invendus ou abîmés et les fait passer côté cuisine, pour les transformer en petits plats qui seront proposés à leurs clients : risotto de petit pois, tarte pêche-cassis, sauce tomate maison… Les possibilités sont nombreuses.

Marion vend également dans sa boutique des confitures maison, disponibles en quantité limitée. « Ne pas gaspiller, c’est une valeur, mais financièrement, c’est aussi une chance, parce qu’on s’y retrouve », conclut Adélie. Un circuit court gagnant.

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