C’est un scandale que dénonce un élu du parti animaliste. Eddine Ariztegui, élu au conseil municipal et délégué au bien-être animal, a saisi ce lundi 28 juillet le tribunal administratif de Montpellier après l’euthanasie de 200 chauves-souris du zoo de la ville en février, faute d’autre site pour les accueillir.
Le tribunal administratif n’a pas encore précisé à quelle date il pourrait étudier ce dossier. La justice doit « confirmer que cette euthanasie était irrégulière, pour que ça ne se reproduise pas sur d’autres animaux », plaide l’élu auprès de l’AFP.
Plusieurs solutions envisagées pour reloger les chauves-souris
Ces chiroptères étaient sans domicile fixe depuis 2021 au zoo de Montpellier. Leur avenir était à l’étude depuis de nombreux mois après leur expulsion de la serre amazonienne de l’établissement, fermée après un rapport de la Direction départementale de protection des populations (DDPP) dénonçant les conditions de vie des animaux et d’accueil du public.
« La direction du zoo s’est immédiatement chargée de trouver des parcs animaliers, en France et en Europe, à même d’accueillir les animaux de la serre, dont la population des chauves-souris », expliquent les services de la mairie. Une réintroduction en Guyane avait ainsi été envisagée.
Eddine Ariztegui avait lui-même participé à ces recherches en contactant « près de 1 000 institutions à travers le monde », précise-t-il. Quant à l’idée de leur construire un enclos, c’était « 200 000 euros, une goutte d’eau dans le budget de la Ville », mais cette solution « n’a jamais été validée », regrette l’élu.
La ville a choisi l’euthanasie
« Faute de solution alternative adéquate », et alors que les 200 chauves-souris étaient en quarantaine dans des installations « n’offrant plus les conditions de bien-être garantissant leur bonne santé et survie », la ville, mise en demeure par la Direction départementale de la protection des populations (DDPP), avait finalement opté pour l’euthanasie.
Celle-ci a été pratiquée le 19 février par les vétérinaires du zoo « après la diffusion d’un anesthésiant provoquant un endormissement profond », un protocole ayant permis d’éviter aux animaux « de la douleur ou du stress », précise la mairie. Le Parti animaliste a appelé, dans un communiqué mardi, « les législateurs à voter une loi pour interdire » l’abattage régulièrement pratiqué dans les zoos, « qui mettent à mort des animaux sans motif médical ».
Ces chauves-souris, de type Carollia perspicillata, n’appartenaient pas à une espèce menacée, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui les avait temporairement classées parmi les espèces à « préoccupation mineure » en 2017.