C’est une première place dont la France se serait bien passée. Selon les dernières recherches d’Avast, marque du groupe de cybersécurité Gen, l’Hexagone est devenu la cible numéro un d’un vaste réseau criminel international de pharmacies frauduleuses. Ce phénomène, que les chercheurs ont nommé PharmaFraud, s’appuie sur plus de 5 000 sites web imitant des pharmacies pour piéger les internautes.

L’objectif de ces escrocs est double : vendre des médicaments contrefaits ou non régulés, mais surtout, récolter au passage les données personnelles, médicales et bancaires des victimes.

Des traitements très recherchés pour appâter les victimes

L’enquête, détaillée dans le dernier rapport de Gen, révèle que ces plateformes ciblent des traitements particulièrement recherchés en ligne. L’offre frauduleuse analysée se compose majoritairement de :

  • Traitements pour les troubles de l’érection comme le Viagra ou le Cialis (41 % de l’offre analysée).
  • Médicaments contre l’obésité, parfois détournés de leur usage, tels que le Rybelsus, la Metformine ou de fausses versions de l’Ozempic.
  • Antibiotiques, stéroïdes, hormones et traitements de fertilité vendus sans aucune supervision médicale.

Profitant des ruptures de stock en pharmacie, de la hausse des prix ou simplement de la gêne des patients à aborder certains sujets, ces sites frauduleux attirent le chaland avec des prix bas et une promesse de discrétion. Derrière une apparence soignée, copiant de vrais sites marchands, se cache une arnaque sophistiquée. Au total, Gen a bloqué un million de tentatives d’attaques de ce type en 2025.

Le risque n’est pas seulement financier. « C’est un véritable risque pour la santé publique », alerte le rapport, pointant vers des « médicaments inefficaces, des effets secondaires, des substances contaminées ».

L’IA, le nouveau moteur de la cybercriminalité

Cette explosion du PharmaFraud s’inscrit dans une tendance de fond : l’utilisation croissante de l’intelligence artificielle par les cybercriminels pour rendre leurs attaques plus rapides, plus crédibles et plus difficiles à déceler.

« Les cybermenaces deviennent de plus en plus intelligentes, rapides et ciblées », confirme Siggi Stefnisson, directeur technique de la cybersécurité chez Gen. Il ajoute : « Des ransomwares générés par l’IA aux fausses pharmacies en ligne, les risques sont bien réels et de plus en plus difficiles à détecter pour les utilisateurs ».

Le rapport de Gen révèle d’autres chiffres alarmants pour le dernier trimestre :

  • Les escroqueries financières ont bondi de 340 %, notamment via des publicités sur Facebook utilisant des vidéos deepfake pour tromper les utilisateurs
  • Les violations de données ont augmenté de 21 %.
  • Les notifications push malveillantes, déguisées en alertes système, ont explosé de +317 %.
  • Les cas de sextorsion ont doublé.

Face à cette menace grandissante, les experts appellent à la plus grande prudence, notamment face à des prix trop attractifs ou des sites demandant des informations personnelles ou financières de manière abusive.

Comment reconnaître un site frauduleux ?

Face à la sophistication de ces arnaques, plusieurs indices doivent immédiatement vous alerter :

  • Des prix anormalement bas pour des médicaments habituellement sur ordonnance.
  • L’absence de coordonnées de contact claires ou d’adresse physique.
  • Des demandes de paiement par des moyens inhabituels comme les cryptomonnaies.
  • Un processus de paiement qui ne semble pas sécurisé (absence du cadenas ou du “https”).

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