Principaux renseignements

  • L’Allemagne est confrontée à un déficit budgétaire de 172 milliards d’euros en raison de l’augmentation des retraites, des allégements fiscaux accordés aux entreprises et de la hausse du service de la dette.
  • Le ministre des finances, Lars Klingbeil, prévoit de combler le déficit en réduisant les dépenses et en réformant la protection sociale plutôt qu’en augmentant les impôts.
  • Le gouvernement est confronté à un dilemme politique puisqu’il doit trouver un équilibre entre les investissements promis en matière d’infrastructure et de défense et les mesures d’austérité potentielles.

L’Allemagne est confrontée à un important déficit budgétaire de 172 milliards d’euros, ce qui a incité le gouvernement du chancelier Friedrich Merz à mettre en garde les citoyens contre d’éventuelles mesures d’austérité. Le ministre des finances, Lars Klingbeil, a attribué le déficit à l’augmentation des retraites, aux allégements fiscaux accordés aux entreprises et à la hausse du coût du service de la dette.

Les raisons du déficit budgétaire de l’Allemagne

La constitution allemande limite strictement les emprunts, ce que l’on appelle le « frein à l’endettement ». Bien que le parlement ait autorisé des exceptions pour les dépenses de défense et d’infrastructure, le frein s’applique toujours aux autres dépenses du gouvernement, ce qui nécessite des coupes difficiles. Klingbeil prévoit un déficit de 30 milliards d’euros d’ici à 2027 en raison des allégements fiscaux accordés aux entreprises, de l’augmentation des pensions et de la hausse des paiements d’intérêts sur la dette.

À l’instar de son homologue britannique Rachel Reeves, Klingbeil entend combler le fossé en réduisant les dépenses et en réformant la protection sociale plutôt qu’en augmentant les impôts. Il espère également que la croissance économique contribuera à augmenter les recettes fiscales et à réduire les allocations de chômage.

Perspectives économiques et défis potentiels

Malgré une contraction du PIB de 0,1 pour cent au deuxième trimestre, de nombreux économistes prévoient une reprise économique l’année prochaine, alimentée par un fonds d’investissement dans les infrastructures de 500 milliards d’euros et un doublement des dépenses de défense.

Toutefois, Franziska Palmas de Capital Economics a averti que le gouvernement pourrait être confronté à des choix difficiles en 2027 : soit réduire les dépenses dans d’autres domaines, soit chercher à modifier davantage les règles relatives à la dette. Le faible ratio dette/PIB de l’Allemagne (62,5 pour cent) atténue le problème par rapport à d’autres pays d’Europe occidentale.

Implications politiques des mesures d’austérité

Le gouvernement est confronté à un défi politique, car il a déjà promis des investissements dans les infrastructures et la défense, ce qui rend les mesures d’austérité moins acceptables pour les électeurs. Klingbeil, du parti social-démocrate, et Merz, de l’Union chrétienne-démocrate, se méfient probablement des réductions de dépenses qui profitent au parti d’extrême droite AfD, une menace électorale croissante.

Si vous souhaitez accéder à tous les articles, abonnez-vous ici!