Le mystère reste entier sur la disparition d’Agathe Hilairet, joggeuse de 28 ans dont on reste sans nouvelles depuis 5 jours. Lundi 14 avril, le parquet de Poitiers a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire contre X, pour enlèvement et séquestration, afin de renforcer les pouvoirs d’enquête à disposition du juge d’instruction.
La jeune femme a quitté le domicile de ses parents à Vivonne (Vienne), commune de 4 500 habitants située à 20 km au sud de Poitiers, jeudi 10 avril à 10h30. Ne la voyant pas revenir et ne parvenant pas à la joindre par téléphone, son père a signalé sa disparition. Son cellulaire a borné pour la dernière fois jeudi dans l’après-midi, à une dizaine de kilomètres du domicile familial. Près de 140 signalements ont été recensés depuis la diffusion de l’appel à témoins vendredi, d’après BFMTV. Une centaine de gendarmes sont toujours mobilisés pour retrouver la jeune femme.
Passionnée de course et de dessin
La jeune femme, décrite comme étant de « corpulence anorexique » (35 kg pour 1,65 m) était vêtue d’un short noir et d’un sac de course au moment de sa volatilisation. Adepte de la course à pied, elle appartenait au club Vivonne Loisirs, dont plusieurs membres épaulent les gendarmes dans leurs recherches. Sur l’application Strava, prisée par les amateurs de course, elle précise adorer cette discipline qu’elle pratique depuis plus de 15 ans. D’ailleurs, elle réalise cinq à six fois par semaine le tracé qu’elle empruntait le jour de sa disparition.
Sur Instagram, où elle compte 400 followers, elle communique sur les nombreuses passions qui l’animent, et notamment le dessin et la broderie. Elle partage également son appétence pour le jeu vidéo et notamment la licence Animal Crossing, un jeu de simulation de vie.
En lutte contre l’anorexie
En 2022, la Vivonnoise faisait part du combat qu’elle mène contre l’anorexie mentale, un trouble du comportement alimentaire qui se caractérise par une perte de poids intentionnelle. « Cela fait 14 ans qu’elle me suit… Toujours présente malgré mes tentatives de fuîtes (sic), elle s’accroche à moi. Ce soir, elle est bien présente mais j’essaie de la faire taire en me rappelant tous les maux qu’elles me fait endurer (sic) depuis ces années » écrit-elle, accompagné d’une image listant les nombreux symptômes qu’elle traverse, comme la bipolarité, l’anxiété, l’isolement social ou encore l’automutilation.
En arrêt de travail
Sur le plan professionnel, Agathe Hilairet a eu une trajectoire non-linéaire. Après avoir étudié pendant un an le droit à l’université de Poitiers, elle s’est orientée vers une formation d’assistante de direction. Elle aurait travaillé dans divers magasins, dont Courir. D’après son profil LinkedIn, elle a décroché un CDI l’été dernier en tant que secrétaire d’accueil à la Régie de quartiers Insersud, une association favorisant l’insertion professionnelle sur le territoire poitevin. Toutefois, elle était en arrêt maladie depuis plusieurs semaines selon une source proche du dossier.
Bien qu’à ce stade, « toutes les hypothèses » restent ouvertes, selon une source proche du dossier. La piste d’une « mauvaise rencontre » est évoquée suite à un témoignage non confirmé par les enquêteurs dépeignant une personne louche.