Par

Chloé LENTIER

Publié le

31 juil. 2025 à 23h04

Concombres en vinaigrette, petits pains de légumes… et un dessert en bonus. Ce n’est pas un menu du self, mais ce que Gwenola, aide-soignante au service de chirurgie, a retrouvé dans son panier antigaspi. Comme elle, une trentaine d’agents du centre hospitalier de Saint-Aubin-lès-Elbeuf (Seine-Maritime) ont déjà testé ce nouveau dispositif, lancé le 15 juillet 2025. Pour 4,90 €, chacun peut repartir avec un lot de plats cuisinés mais non servis, destinés à être jetés.

Un projet dans les tuyaux depuis 2016

Sarah Beausoleil, responsable sécurité environnement et développement durable, l’admet sans détour : « C’est un projet que je voulais mettre en place depuis 2016. » Longtemps restée à l’état d’idée, la démarche a fini par émerger après des années d’observation dans d’autres hôpitaux.

Les premiers tests ont eu lieu début juillet. Et devant les retours positifs, la mise en place officielle a été avancée à cet été. « C’est une période plus calme, qui laisse le temps aux équipes de s’organiser », souligne-t-elle.

Une nouvelle organisation en cuisine

Derrière les fourneaux, rien ne change côté effectifs. Mais une nouvelle organisation a dû être adoptée. Aurélie Fauchet, ingénieure restauration, explique : « Notre production est basée sur une estimation du nombre de patients, en fonction des entrées et des sorties. On ne peut jamais tomber juste. Il y a forcément des restes. »

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Ces barquettes non servies sont désormais mises de côté chaque matin par les équipes de cuisine. Elles composent les paniers : trois repas complets par lot, pour un total de six à neuf barquettes. Le contenu est variable et inconnu à l’avance. C’est le principe du panier surprise.

Réservé au personnel via une application

Pour acheter un panier, tout se fait via l’application Phenix. Pas d’abonnement : il suffit de suivre une procédure simple, avec un code pour accéder à l’établissement. Deux créneaux de réservation sont proposés chaque jour, à 7 h et 12 h.

Les paniers sont ensuite à retirer entre 14 h 10 et 14 h 30. « C’est ouvert à tous les agents de l’hôpital : soignants, administratifs, prestataires de ménage ou de chauffage », précise Aurélie Fauchet.

Déjà 50 paniers vendus en trois semaines

Depuis le lancement officiel, 50 paniers ont été vendus. L’équivalent de 44 kilos de nourriture sauvée, et de 272 kilos de CO₂ évités.

On a voulu faire un vrai travail sur le gaspillage alimentaire.

Aurélie Fauchet, ingénieure restauration au CHI des Feugrais

Officiellement, l’hôpital a récupéré 180 € sur ces ventes, somme reversée au service restauration. Car si le panier est vendu 4,90 €, sa valeur réelle est estimée à 11,19 €. L’application Phenix prend au passage une commission.

Le bouche-à-oreille commence à fonctionner

Un mail a été envoyé à tous les agents, mais ce sont surtout les discussions dans les couloirs qui font connaître le projet. Anne-Sophie Lebel, infirmière, a été séduite par l’idée : « Je connaissais déjà les paniers antigaspi, et le fait d’avoir deux créneaux de commande, c’est pratique. La dernière fois, j’ai eu une paella ! » Satisfaite, elle compte bien en recommander.

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