DÉCRYPTAGE – Esteban Ocon remplit bien son nouveau rôle de leader chez Haas, Pierre Gasly tire tout ce qu’il peut d’une Alpine morose et Isack Hadjar connaît de très bons débuts dans l’élite.

Plus de la moitié de la saison 2025 de F1 a déjà été disputée et nos trois Français ont tous eu l’occasion de se mettre en valeur, bien qu’aucun d’eux n’évolue dans une écurie de pointe… pour le moment. Une chose est sûre, chaque week-end Isack Hadjar, Pierre Gasly et Esteban Ocon connaissent des fortunes diverses dans leurs équipes respectives. Décryptage.

Ocon mène le projet Haas

Place au classement des pilotes : 10e
Nombre de points : 27
Meilleur résultat : 5e
Après cinq saisons faites de hauts et de bas chez Renault puis Alpine, Esteban Ocon a changé d’air cette saison. Le Normand est le nouveau leader de Haas. L’écurie Américaine l’a choisi en tant que pilote numéro un pour remplacer l’excellent Nico Hülkenberg, parti pour un projet encore plus ambitieux : Sauber-Audi.


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Ayao Komatsu, le directeur de l’équipe, a décelé en Ocon le parfait profil de meneur, destiné à pousser Haas vers les sommets et à accompagner le jeune Oliver Bearman, prêté par Ferrari, dans sa progression. L’enthousiasme était de mise en début d’année après une saison 2024 conclue à la septième place du championnat constructeur, à sept petits points d’Alpine-Renault.

Le début de 2025 a été catastrophique pour le petit poucet de la F1. Les essais hivernaux de Bahreïn n’avaient déjà pas été très rassurants mais le Grand Prix inaugural en Australie a tout bonnement été horrible pour l’écurie américaine. Elle était sans contestation la dixième force du plateau, Ocon et Bearman terminant aux deux dernières positions.

À ce moment précis, on se demandait ce qu’Ocon était parti faire chez Haas dont la saison était partie pour être très longue. Mais dès la course suivante en Chine, le Français terminait à une magnifique cinquième place, devant la Mercedes d’Antonelli et en profitant de la disqualification des deux Ferrari.

La suite du championnat de l’équipe d’Ayao Komatsu n’a été que des montagnes russes, leur voiture voulant bien performer un Grand Prix sur deux environ. Ocon a fini par s’installer comme un des cadors du milieu de peloton, entrant dans les points à cinq reprises en treize rendez-vous, sans compter les sprints. Le vainqueur du Grand Prix de Hongrie 2021 figure à la dixième place du championnat pilotes avec 27 points, soit plus que lors de l’entièreté de sa saison 2024.

Finalement, le Français a probablement bien fait de quitter Alpine, ou plutôt d’être remercié, tant il semble avoir trouvé un projet intéressant chez Haas et une équipe qu’il tente d’emmener plus haut. Quand on voit où en est le A fléché et la façon dont Pierre Gasly lutte chaque week-end pour marquer un point, Ocon doit être encore plus satisfait de son choix.


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Gasly fait ce qu’il peut

Place au classement des pilotes : 12e
Nombre de points : 20
Meilleur résultat : 6e

En 2023 chez Alpine, la grande question était de savoir lequel des deux Français allait prendre le dessus sur l’autre. Ni Ocon, ni Gasly n’a vraiment été plus performant que l’autre (comme depuis le début de leurs carrières respectives) mais leurs mauvaises relations ont fini par mettre un terme à ce duo, au profit du pilote numéro 10.

Pierre Gasly, pour la première fois leader d’une écurie au projet ambitieux, voilà la promesse de 2025 chez Alpine. Si le natif de Rouen a parfaitement rempli cet objectif, marquant la totalité des points de l’équipe pour l’instant, les performances de sa voiture laissent à désirer. La fin de saison 2024 avait pourtant rendu tout le monde optimiste, Gasly parvenant à jouer le trouble-fête dans le top 5 à plusieurs reprises.

Dès le début de 2025, le paddock a rapidement pu voir que la dynamique avait été brisée. Gasly lutte chaque week-end pour tenter de s’inviter dans la zone des points, ce qu’il n’arrive pas souvent à faire. Quatre tops 10 en treize courses pour vingt points marqués contre zéro pour ses deux équipiers, Doohan lors les six premières courses et Colapinto depuis Imola.

Ces vingt unités, déjà difficilement acquises, ne permettent même pas à Alpine de faire mieux que dixième et dernière du championnat, assez loin des 35 de Haas et des 36 d’Aston Martin. Depuis que Sauber a repris du poil de la bête au Canada, l’équipe franco-anglaise semble bien seule en queue de peloton. Pour Gasly, la fin de saison s’annonce longue. Le Normand doit attendre 2026 avec impatience.


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Hadjar rayonne

Place au classement des pilotes : 11e
Nombre de points : 22
Meilleur résultat : 6e

Isack Hadjar fait déjà des étincelles. Pour sa première saison dans l’élite du sport automobile, le Français a étonné le paddock et confirmé qu’il a sa place en Formule 1. Le pilote de la voiture numéro 6 est même souvent cité comme le meilleur débutant de cette saison, devant Kimi Antonelli, Oliver Bearman et Gabriel Bortoleto (champion de F2 en titre) par exemple.

Le Parisien de naissance a connu un premier Grand Prix cauchemardesque en percutant le mur dans le tour de formation à Melbourne. Une grossière erreur, certes dans des conditions difficiles, qui n’a pas entaché sa réputation tant Hadjar a montré son talent par la suite. Le pilote Racing Bulls s’est brillamment qualifié à la septième place en Chine avant d’être plombé par la stratégie de son équipe le lendemain.

Ses premiers points en Formule 1 sont arrivés à Suzuka, au Japon, avec la huitième place finale, récoltant donc quatre unités d’un coup. Le vice-champion de F2 a été très régulier sur les courses suivantes, entrant dans le top 10 à cinq reprises et devançant souvent son nouvel équipier Liam Lawson, tout juste rétrogradé par la maison mère Red Bull.

S’en est suivie une passe plus difficile de Montréal à Spa-Francorchamps, entre mauvaises stratégies, performances trop justes de sa monoplace, malchance et petites erreurs, notamment à Silverstone quand il a percuté la Mercedes d’Antonelli devant lui dans des conditions dantesques où la visibilité était quasi-nulle.

En treize courses, Hadjar a donc marqué 22 points, s’assurant une place solide dans le milieu de peloton. Le Français est onzième du classement général, entre Ocon (27) et Gasly (20). Autre fait marquant de son début de carrière en F1, il est un des rares pilotes à ne pas avoir été éliminé en première partie des qualifications en 2025 et le seul parmi les débutants. Une statistique qui démontre sa solidité, digne d’un futur grand. Le parisien est parti pour s’inscrire dans la durée dans l’élite, avec en ligne de mire une promotion chez Red Bull.