Par

Julian Doubax

Publié le

1 août 2025 à 6h32

La facture continue de monter. Le lundi 21 juillet 2025, Paul* était convoqué au tribunal judiciaire de Bordeaux car la Macif, son assurance, l’avait assigné en justice au début du mois. Le Lormontais avait accroché des bâches devant sa maison qui avait été ravagée par les flammes pour dénoncer le traitement de ce sinistre par l’assureur. Une forme d’expression qui a déplu à la Macif mais aussi au tribunal.

« Mauvais payeur, la Macif ? »

En juin 2022, la maison de Paul*, située à Lormont, avait pris feu et était devenue inhabitable. Directement, le Girondin s’était tourné vers la Macif pour être indemnisé. Trois ans plus tard, il n’a toujours pas reçu de remboursement, malgré une offre au rabais en mars dernier. « L’assureur me fait une proposition à 200 000 euros voire 270 000 euros pour reconstruire à l’identique », avait indiqué Paul tandis qu’un expert avait évalué la maison aux alentours de 500 000 euros. 

 

Pour alerter sur sa situation, le propriétaire avait installé plusieurs bâches quelques mois après devant la maison, éventrée depuis l’incendie. « Mauvais payeur, la Macif ? » était écrit sur les affiches. L’assurance a décidé de l’assigner en justice pour protester contre les propos diffusés sur les bâches.

Une audience rapide et concise

Le lundi 21 juillet, les deux parties se trouvaient donc devant la justice. Non pas pour parler du fameux remboursement du sinistre mais bien pour évoquer la problématique de ces écriteaux. Lors de l’audience, l’avocat de la Macif a dénoncé la « campagne de dénigrement publique » mené par le Lormontais envers l’assurance.

Le défenseur de l’assureur estime que ces affiches peuvent « porter préjudice » à l’entreprise et exige leur démantèlement.

De son côté, l’avocat de Paul réfute les accusations au sujet des slogans indiqués sur les bâches. « Les propos ne sont pas diffamatoires. Dans ce litige, la Macif a toujours eu du retard sur les délais, notamment pour faire l’état des pertes et n’a versé aucun acompte au propriétaire. »

Condamné à verser de l’argent à son assurance

Le jugement est tombé plus d’une semaine après l’audience au tribunal judiciaire de Bordeaux. « Si je n’enlève pas les bâches sous dix jours, je devrais verser 200 euros par jour à la Macif. Je dois également rembourser leurs frais d’avocat d’une valeur de 1 500 euros », indique le propriétaire de la maison ravagée par l’incendie.

Alors qu’il attend éperdument d’être indemnisé depuis plus de trois ans pour ce sinistre, le Girondin doit désormais de l’argent à son assurance. Mécontent, Paul va faire appel dans cette affaire qui semble loin d’être terminée. 

*Prénom modifié pour respecter l’anonymat

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