Par
Léa Afonso
Publié le
1 août 2025 à 13h24
Un métro bondé en plein été… Depuis le lundi 28 juillet 2025, dans le réseau souterrain de Toulouse, on se croirait en plein rush du mois de septembre, et pourtant, nous sommes bien dans la torpeur de l’été. En cause ? La mise en place des « rames courtes » par Tisséo, l’autorité des transports en commun dans l’agglo. Une mesure qui tend visiblement à énerver les Toulousains cet été. Reportage et témoignages.
Un métro bondé… en plein été !
Jeudi 31 juillet 2025, 14 heures, station Arènes en direction de Balma-Gramont : le métro est bondé. Touristes, travailleurs encore présents à Toulouse, adolescents qui profitent de leurs vacances… Bizarrement, la ligne A est très prisée au cœur des vacances scolaires. Les quelques places assises font l’objet de tous les désirs pour s’accorder un minimum d’espace personnel…
Cette sensation — et cette réalité — de forte proximité, c’est parce que depuis le lundi 28 juillet et pour trois semaines, le métro est en rame courte. « C’est-à-dire que nous passons à deux wagons au lieu de quatre, soit de 52 mètres à 26 mètres de long, sur une période où la fréquentation est moindre », explique Tisséo, qui réitère l’opération chaque période estivale depuis trois ans.
Une décision qui ne fait pas l’unanimité
Mais ces courtes rames ne font pas l’unanimité. Loin s’en faut. Elles suscitent même l’exaspération de nombreux passagers… Solène, enceinte de cinq mois rencontrée dans le métro, s’emporte : « Il fait chaud, le métro est bondé, personne ne laisse sa place aux plus vulnérables. C’est intenable. J’ai appelé Tisséo ce matin, on m’a répondu ‘vous n’êtes pas la seule à nous avoir contactés, mais c’est comme ça, il faut faire avec’ ».
Une autre passagère — plus âgée — assise à côté d’elle acquiesce : « Avant, je n’osais pas demander aux personnes de me laisser de la place, mais j’estime qu’à mon âge, je peux désormais le faire. Avec ces courtes rames, j’en laisse passer plusieurs espérant avoir une assise dans l’une, mais elles sont toutes bondées ».
Pourquoi raccourcir les rames ?
Alors, si la satisfaction des voyageurs est en baisse durant ces périodes de réduction de rames, pourquoi continuer ? « Cette mesure, tout comme celle du passage en heure d’été de Téléo, entre dans le plan de sobriété énergétique lancé par la mairie de la ville en octobre 2022. Des mesures qui permettent de réaliser des économies d’énergie », explique Tisséo.
Côté chiffres, les rames courtes ont effectivement permis d’économiser sur l’été 2023 « 116 000 km — ce qui équivaut à la circulation d’une rame sur une année —, mais aussi 304 MWh, soit 30,4 tonnes de CO2 évités », ajoute Tisséo. Enlever deux wagons permet aussi une rotation quant à leur maintenance.
Les Toulousains devront donc prendre leur mal en patience jusqu’au 17 août inclus. Dès le lendemain, la situation doit revenir à la normale.
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