Souvent qualifiée de « femme la plus puissante de Russie », Valentina Matvienko, a fait parler d’elle cette semaine. Si elle a pour habitude de se tenir loin des projecteurs, Valentina Matvienko, a participé à un sommet des présidentes de Parlements. Malgré les nombreuses sanctions occidentales qui touchent la Russie, elle s’est rendue à cet évènement qui se tenait en Suisse du 29 au 31 juillet.
Héroïne de la Russie
À 76 ans, Valentina Matvienko est la femme politique la plus haut placée de Russie. Vice Première ministre chargée des Affaires sociales sous Boris Eltsine et ancienne gouverneure de Saint-Pétersbourg, elle préside aujourd’hui la chambre haute du Parlement. En 2014, elle n’a pas hésité à soutenir l’annexion de la Crimée par la Russie, ce qui lui a déjà valu des sanctions de l’Union européenne et une suspension de visa américain. Valentina Matvienko a également soutenu diverses lois ayant restreint la liberté de la presse, les ONG et Internet dans le pays. Depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022, elle soutient l’idée que le pays doit être « dénazifié » et que le conflit est « nécessaire ». Alors que d’autres personnes, comme l’ancien ministre de la Défense Sergueï Choïgou, ont été écartées par Poutine, Valentina Matvienko est une des rares personnes à être restée dans son cercle proche, suivant toujours la ligne du pouvoir. Le président du Kremlin n’a d’ailleurs pas hésité à lui remettre l’une des plus grandes distinctions du pays, le titre d' » Héroïne de la Russie ». Il l’a ainsi saluée pour « sa loyauté indéfectible envers l’État et pour son rôle dans le renforcement du système autoritaire mis en place par Poutine ».
La Russie avertit l’Europe: « Ils savent qu’il y aura une réponse très ferme de notre part »Une présence polémique en Suisse
Ce lundi, Valentina Matvienko a été aperçue au 15e Sommet des Présidentes de Parlement, à Genève. La télévision russe a d’ailleurs diffusé des images sur lesquelles on peut la voir descendre d’un avion, bouquet de fleurs à la main. Sur le site web de l’évènement, on apprend que l’objectif de celui-ci est de « réunir des femmes occupant les plus hautes fonctions décisionnelles au sein des parlements afin de définir le programme parlementaire en fonction des évolutions politiques, économiques, environnementales et sociales qui exigent des solutions de gouvernance mondiale unifiées et sensibles au genre ».
Cependant, cette « héroïne du Kremlin » est visée par des sanctions en Suisse, aux États-Unis et dans l’Union européenne en raison de son soutien actif à la guerre en Ukraine. La Suisse, pays hôte, a temporairement levé les sanctions afin de faciliter sa participation à l’évènement.
Sa présence a donc été largement critiquée, Andrii Tykhyi, porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, la qualifiant de « honte » sur X : « Elle ne mérite pas des fleurs, mais un billet pour La Haye, où le procès de l’agression russe va bientôt débuter ».
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