Le président de la Fédération des sociétés taurines de France, Benoît Pince, avait fait le déplacement à Saint-Martin-de-Crau pour la 30e édition de la Feria de la Crau. Un événement qu’il ne rate jamais, encore moins pour cette date anniversaire comme il le confie à La Provence.
Que pensez-vous de l’association La Unica qui a su maintenir pendant 30 ans la corrida ?
La Unica a un immense mérite d’avoir pu conserver pendant toutes ces années leur corrida et plus que cela, une feria dans leur ville. On connaît les difficultés que cela représente d’organiser un spectacle taurin en dehors des grandes empresas actuelles. Proposer deux spectacles tous les ans est un challenge et un risque considérable pour une association comme celle-ci, qui en plus est souvent en délicatesse avec la météo…
Voir les arènes de Saint-Martin quasiment pleine à l’heure du paseo fut une immense joie pour nous autres aficionados à los toros et j’espère une grande satisfaction et un grand soulagement pour les organisateurs. Ils le méritent.
Comment avez-vous trouvé la corrida de cette 30e feria ?
Cette journée taurine a tenu toutes ses promesses et aura donné satisfaction aux aficionados venus en nombre. Le matin, j’ai trouvé la novillada et les novillos très intéressants. La grande qualité des novillos des Héritiers de François André a permis aux jeunes apprentis de montrer leurs capacités mais aussi le long chemin qu’il reste à parcourir pour atteindre l’échelon supérieur.
L’après-midi, les toros de Don José Escolar Gil ont été fidèles à leur réputation, leur encaste, ils sont exigeants, âpres, sournois par moments mais offrant aux toreros la possibilité de combats denses et de triomphes importants. Il y avait du toro, peut-être trop pour la « terna » du jour qui malgré leur évidente volonté n’arriveront pas totalement à s’imposer. Mais comment leur en vouloir quand on a aussi peu de contrats. Puis, il sortit un « démon » comme rarement. Un animal qui vient nous rappeler que la corrida est un combat sans fioriture et que le toro de Lidia reste un mystère.
Une journée de « toro » fidèle à l’identité des arènes de Saint-Martin. Un grand merci à La Unica de nous avoir permis de vivre ces moments.
Pouvez-vous nous dire comment se portent les Sociétés taurines ?
C’est un regroupement de plus de 70 sociétés qui se porte bien. Depuis 2020, je suis au bureau avec la volonté et le désir de continuer les missions de la Fédération pour partager, défendre et transmettre les valeurs de la corrida dans toute son éthique, son authenticité et son intégrité.