Après les nouvelles surtaxes imposées sur les produits en provenance de dizaines de partenaires commerciaux des Etats-Unis, la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) appelle, vendredi 1er août, la France et l’Union européenne (UE) à « poursuivre les négociations ». La FEVS déplore notamment l’entrée en vigueur de droits de douane de 15% sur les produits européens à compter du 7 août. L’organisation espère notamment obtenir une dérogation pour les vins en provenance de l’UE, qui avait annoncé jeudi, poursuivre les négociations avec les États-Unis afin d’obtenir une exception pour la filière. 

Si, pour Washington, il s’agit de « restructurer le commerce mondial au bénéfice des travailleurs américains », en France, les droits de douane risquent toutefois d' »aboutir à une réduction d’un quart » des ventes de vins et spiritueux aux États-Unis, « soit une perte d’un milliard d’euros ». Des chiffres qui auront « des effets sur les 600 000 emplois directs et indirects de la filière des vins et spiritueux », a alerté le président de la FEVS Gabriel Picard. Suivez notre direct.

Une nouvelle date ajoutée au calendrier des droits de douane américains. Les surtaxes imposées sur les produits en provenance de dizaines de partenaires commerciaux des Etats-Unis commenceront à être collectées le jeudi 7 août, soit sept jours après la date initialement annoncée. Un délai censé permettre aux douanes de s’organiser, a fait savoir à la presse un responsable de la Maison Blanche. Pour Washington, il s’agit de « restructurer le commerce mondial au bénéfice des travailleurs américains ».

Des différences selon les pays. La plupart des pays cités se voient imposer 15% de droits de douane, quelques pays se retrouvant à un taux plus élevé, à l’image de l’Afrique du Sud, à 30%, la Serbie, à 35%, ou la Suisse, à 39%. Cette dernière a pris acte « avec grand regret » des taxes infligées à ses produits exportés aux Etats-Unis, avant d’annoncer souhaiter négocier avec l’administration de Donald Trump. Avec une surtaxe qui s’élève à 41%, la Syrie est le pays qui devra faire face au taux le plus élevé. Plus tôt dans la semaine, Donald Trump a également imposé un taux de 50% au Brésil, en représailles aux poursuites visant l’ancien président Jair Bolsonaro.

Des réactions contrastées sur la scène internationale. Le Bangladesh et la Thaïlande se sont ainsi félicités d’un accord avec les Etats-Unis, tandis que Taïwan reste déterminé à « obtenir un niveau raisonnable de droits de douane ». A l’inverse, le Canada s’est dit prêt à agir « pour protéger les emplois canadiens, investir dans notre compétitivité industrielle, acheter canadien et diversifier nos marchés d’exportation », a soutenu le Premier ministre, Mark Carney.

Le Canada visé par un décret à part. De son côté, le Canada est visé par un décret à part, qui fait lui passer les droits de douane sur ses produits importés aux Etats-Unis de 25% à 35%. Cette hausse concerne uniquement les produits ne transitant pas dans le cadre de l’accord de libre-échange nord-américain (ACEUM). « Le Canada n’a pas été en mesure de coopérer afin de réduire le flot de fentanyl et autres drogues » entrant aux Etats-Unis, a justifié la Maison Blanche dans un document, « et il a pris des mesures de représailles contre les Etats-Unis ».

La légalité de ces décisions mise en doute. Une cour d’appel fédérale a commencé jeudi à Washington l’examen d’un appel devant déterminer si Donald Trump a outrepassé ses pouvoirs constitutionnels en imposant ces surtaxes sans l’approbation du Congrès. Cela concerne les droits de douane quasiment universels, c’est-à-dire ceux qui ne sont pas imposés à un secteur particulier comme l’automobile ou l’acier. L’avocat des plaignants, des petites entreprises ainsi qu’une dizaine d’Etats américains, a notamment dénoncé « un accaparement de pouvoir sans précédent de la part d’un président en 200 ans ».