Des enfants qui sautent sur l’énorme banc jaune, devant la mairie et le drapeau de leur pays. Ce vendredi 1er août 2025, en matinée, 40 scouts ukrainiens ont été reçus à Landerneau, par Patrick Leclerc, avant un pique-nique et une visite de la ville. Le groupe, nommé Ilja Muromez, un héros national, campe à Landévennec depuis le 25 juillet et découvre des paysages jamais vus auparavant. « Le littoral, c’est impressionnant, témoigne dans sa langue natale Paulina, cheffe scoute avec Ivan et Maria. Les promenades sont toujours différentes et la nature très verte ». Ce projet, organisé par Maryna Kliuchnikova, membre de l’Organisation nationale des scouts d’Ukraine, est le quatrième voyage en dehors de leur pays natal. « C’est un grand moment de sécurité pour les enfants, et donc de joie car ils peuvent s’amuser dans la sérénité », explique l’Ukrainienne, habitante de Cardiff aujourd’hui.
Des retrouvailles entre les exilés et ceux qui sont restés
Comme elle, de nombreux enfants ont dû fuir le pays suite au déclenchement de la guerre, ce qui a dispersé des amitiés. « Ce sont des enfants qui se connaissent depuis tout-petits, indique Virginia Soukup, fondatrice de l’association « Landerneau aux enfants ukrainiens ». La moitié habite encore à Kiev et l’autre moitié à travers l’Europe, en Autriche, en Allemagne… Certains étaient plus flexibles et ont pu partir tout de suite, d’autres restent pour des raisons concrètes, comme des grands-parents qui ne peuvent pas se déplacer ». Ces camps font donc figure de retrouvailles et créent une ambiance joyeuse, décuplée par le contexte. « On vit dans la forêt, en campant près de l’abbaye de Landévennec, raconte Ivan. On a des occupations concrètes comme de l’orientation, de la médecine et, le soir, on allume un feu et beaucoup de jeunes jouent de la guitare ».
Une enfance comme tout le monde
Ces jeunes scouts orthodoxes, âgés de 12 à 18 ans, sillonnent le Finistère jusqu’au 6 août et découvraient Landerneau ce vendredi. Patrick Leclerc leur a présenté la ville et la Fête du Bruit, nom qui a fait sourire les éclaireurs. Michel Riou a ensuite offert à chacun un sac et un carnet à remplir sur l’historique de la ville. « Ce séjour est comme un havre de paix, pointe Virginia Soukup. Pour beaucoup, c’était la première fois qu’ils voyaient l’océan. Quand ils se sont baignés, ils étaient fous de joie. C’est important de les éloigner un peu de la guerre et qu’ils aient une enfance, comme tout le monde », conclut la Landernéenne.