Alors que le MotoGP cherche à renforcer sa présence
mondiale avec l’ajout de nouveaux circuits dans des marchés clés,
Pecco Bagnaia rappelle que certaines pistes historiques restent
indispensables au championnat. Pour le double champion du monde,
ces circuits emblématiques ne peuvent être écartés du calendrier… à
condition néanmoins qu’ils s’engagent sur la voie d’une sécurité
accrue.
Lors du récent Grand Prix de République tchèque à
Brno, de retour après cinq ans d’absence,
Bagnaia a livré sur
crash.net un plaidoyer nuancé : préserver le patrimoine, mais
ne pas ignorer les dangers.
« Je pense qu’il est vrai qu’il est
obligatoire d’avoir des pistes classiques »,
a déclaré le pilote Ducati, interrogé sur le
retour de Brno. « Mais je pense aussi que les
circuits doivent se concentrer sur le développement de la
sécurité. »
Pour
Bagnaia, certains de ces tracés historiques
sont devenus vétustes du point de vue sécuritaire. Il pointe
notamment Jerez, un circuit emblématique mais jugé
insuffisant en termes de protections dans certaines courbes :
« Le virage 4 et le virage 7 à Jerez, si vous tombez là… on
a vu Alex Rins et Franco Morbidelli arriver très vite jusqu’au
airfence. »
Même constat pour Mugello et
Barcelone, où il estime que le niveau d’adhérence
est trop faible pour garantir la sécurité actuelle des machines
MotoGP.
MotoGP : entre expansion
mondiale et perte d’âme
Le pilote n’est pas seul à tirer la sonnette d’alarme.
Marc Marquez, leader actuel du
championnat, a également appelé à des
améliorations de sécurité sur certains tracés comme le
Sachsenring, pourtant présent au calendrier depuis
1998. Ces déclarations interviennent dans un contexte de réflexion
plus large sur l’avenir du MotoGP sous l’ère Liberty
Media, nouveau propriétaire de la discipline.
Si la saison 2026 verra l’arrivée d’un
Grand Prix au Brésil, elle conserve aussi
plusieurs classiques comme Assen, Mugello, Jerez et Phillip Island.
Mais jusqu’à quand ?
La comparaison avec la Formule 1 est dans tous les esprits :
depuis l’acquisition de la F1 par
Liberty Media, le championnat s’est mondialisé
à vitesse grand V, au point de sacrifier certaines de ses épreuves
les plus mythiques. L’Allemagne, la France ou encore Imola ont été
rayés du calendrier 2026.
Bagnaia, en tout cas, met en garde : vouloir
étendre le sport ne doit pas conduire à oublier ce qui fait battre
le cœur des fans. Mais les circuits historiques n’échapperont pas à
une exigence grandissante : celle de se moderniser pour ne pas
mettre les pilotes en péril.