Après l’annonce le matin même par le procureur de la République de l’ouverture d’une information judiciaire, l’information était attendue. À la suite de sa présentation devant un magistrat instructeur ce vendredi 1er août, Antoine Pagano a été mis en examen pour « blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à 3 mois ». Il a été placé sous contrôle judiciaire.

L’homme âgé de 70 ans, retraité de la Poste, conduisait le petit train dont le dernier wagon s’est retourné dans le rond-point de Santa Lina, route des Sanguinaires à Ajaccio, le 31 juillet, alors qu’il effectuait un demi-tour vers la ville. Selon le dernier décompte du procureur Nicolas Septe datant du 1er août au matin, le bilan des victimes s’est alourdi puisque l’accident a fait 18 blessés dont 5 en urgence absolue, soit une de plus que la veille. Ces dernières sont toujours hospitalisées à la Miséricorde sans que leur pronostic vital ne soit engagé.

Me Savelli : « Mon client ne s’explique pas ce qui s’est passé mais son souci majeur, c’est la santé des victimes »

Contacté, Me Joseph Savelli, qui défend les intérêts d’Antoine Pagano, a affirmé que son client « ne s’explique pas ce qui s’est passé ».

« Il conduit le petit train depuis 10 ans, il a l’habitude d’emprunter ce circuit et il ne comprend pas ce qui s’est passé. » Une version confirmée par Nicolas Septe : « À ce stade, le chauffeur, toujours en garde à vue, ne s’explique pas les causes de l’accident celui-ci indiquant n’avoir rencontré aucun problème mécanique particulier lors de sa rotation. C’est en faisant sa manœuvre de demi-tour au niveau du rond-point de Santa Lina qu’il s’est aperçu que le dernier wagon s’était penché puis renversé. »

Me Savelli tient à souligner pour son client que « son souci majeur, aujourd’hui, c’est la santé des victimes ».

Permis en règle, dépistage d’alcoolémie et de stupéfiants négatifs

Le petit train propose deux circuits pour visiter Ajaccio, un court qui fait demi-tour au rond-point du cimetière et un long jusqu’à la Parata.

Jeudi 31 juillet, avant l’accident, « le parcours de mon client était prévu jusqu’au cimetière mais comme il a continué sa route un peu au-delà, il a décidé d’aller tourner au rond-point de Santa Lina », précise l’avocat. Le conseil rappelle qu' »aucun manquement administratif n’a été relevé », le conducteur ayant ses permis de conduire en règle et que les dépistages d’alcoolémie et de stupéfiants sont revenus négatifs, ainsi que l’a confirmé le procureur de la République.

Le procureur : « Une association d’aide aux victimes pour les accompagner lors du processus judiciaire à venir »

La vitesse excessive continue d’être avancée comme l’une des principales causes de l’accident. Mais une autre question se pose : comment un wagon du petit train, bridé à la vitesse de 40 km/h, a-t-il pu se renverser aussi violemment ? La configuration particulière du rond-point, surélevé sur une moitié de l’ouvrage, a-t-elle joué un rôle ? « L’information judiciaire devra préciser les circonstances et causes de l’accident, rappelle Nicolas Septe. En attendant les expertises à venir, l’ensemble routier a été placé sous scellé. L’association d’aide aux victimes Corsavem 2A a été avisée de l’accident et se tiendra à la disposition des victimes pour les accompagner lors du processus judiciaire à venir. »

Contactée, la famille qui gère le petit train d’Ajaccio n’a pas souhaité s’exprimer pour l’heure.